Armod se leva d'un bond et sortit ; Egil continua de boire pendant un certain temps, tout comme certains autres dans la salle ; mais il y avait peu de gaieté. Bientôt Egil et ses hommes se levèrent, prirent leurs armes sur le mur où ils les avaient accrochées ; ils se rendirent alors dans la grange où leurs chevaux étaient et se couchèrent dans la paille, et dormirent toute la nuit. Chapitre 75 - Séparation d'Egil et Armod. Egil se leva le matin dès qu'il fit jour. Lui et ses hommes se préparèrent, et quand ils furent prêts, ils allèrent immédiatement à la maison pour chercher Armod. Et quand ils arrivèrent aux appartements où Armod dormait avec sa femme et sa fille, alors Egil enfonça la porte et s'approcha du lit d'Armod. Il dégaina alors son épée, mais de l'autre main, il saisit la barbe d'Armod, et le força à aller jusqu'au bord du lit. Mais la femme et la fille d'Armod se levèrent et supplièrent Egil de ne pas tuer Armod. Egil dit qu'il l'épargnerait pour leur bien ; 'Car', dit-il, 'ce n'est que juste ; bien qu'il ait mérité de mourir'. Après cela, Egil lui coupa la barbe près du menton, et lui creva un œil. Puis il sortit retrouver ses compagnons. Ils continuèrent leur chemin et arrivèrent à l'heure du déjeuner à la maison de Thorfinn. Il habitait près de la forêt d'Eida. Ils lui demandèrent un repas et de quoi nourrir leurs chevaux. Thorfinn accepta, et Egil avec ses hommes entra dans la salle. Egil a demandé si Thorfinn avait vu le reste de son groupe. 'Nous avions convenu', dit-il, 'de nous retrouver ici'. Thorfinn dit : 'Ici, six hommes sont passés ensemble un peu avant le jour ; ils étaient bien armés.' Alors, un valet de maison dit : 'Je conduisais une luge la nuit pour chercher du bois, et je suis tombé sur six hommes sur la route ; c'étaient les domestiques d'Armod ; mais c'était bien avant le jour. Maintenant, je ne suis pas sûr si ce sont les mêmes dont vous parliez.' Thorfinn dit que les six hommes qu'il avait rencontrés étaient passés après que le valet de maison était revenu avec la cargaison de bois. Pendant qu'ils étaient assis à table, Egil vit qu'une femme était alitée sur la plateforme au bout de la salle. Il demanda qui était cette femme dans un si triste état. Thorfinn dit qu'elle s'appelait Helga, et c'était sa fille ; elle était malade depuis longtemps ; c'était une maladie de langueur ; elle ne dormait pas la nuit et semblait possédée. 'A-t-on', demanda Egil, 'essayé quelque chose pour son mal ?' 'On a gravé des runes', dit Thorfinn ; 'un fils de propriétaire terrien des environs l'a fait ; et depuis, elle est bien pire qu'avant. Mais pouvez-vous, Egil, faire quelque chose pour ce genre de maladies?' Egil dit : 'Peut-être aucun mal ne sera fait si je m'en occupe.'