Mais quand Thorolf arriva à Kvenland et rencontra le roi Faravid, ils se préparèrent pour leur marche,
étant trois cents des hommes du roi et un quatrième centain de Normands. Et ils passèrent par le haut
chemin sur la Finmark, et arrivèrent là où les Kiriales étaient sur le fell, ceux qui avaient précédemment pillé les
Kvens. Ceux-ci, lorsqu'ils s'aperçurent de l'ennemi, se rassemblèrent et avancèrent pour les combattre,
espérant la victoire comme auparavant. Mais, lorsque la bataille commença, les Normands chargèrent furieusement
en avant, portant des boucliers plus forts que ceux des Kvens ; les morts furent nombreux dans les rangs des Kiriales,
beaucoup tombèrent, certains s'enfuirent. Le roi Faravid et Thorolf prirent là un immense butin,
et retournèrent à Kvenland, d'où ensuite Thorolf et ses hommes allèrent en Finmark, lui et Faravid
se séparant en bons amis.

Thorolf descendit du fell à Vefsnir ; puis se rendit d'abord à sa ferme à Sandness, y resta un
moment, et au printemps partit avec ses hommes vers le nord à Torgar.

Mais quand il arriva là, on lui dit comment les fils de Hildirida avaient passé cet hiver à Throndheim
avec le roi Harald, et qu'ils n'avaient pas hésité à calomnier Thorolf devant le roi ; et on se demandait beaucoup
quels avaient été leurs motifs pour calomnier ainsi. Thorolf répondit ainsi : 'Le roi ne le
croira pas, même si de tels mensonges lui sont présentés ; car il n'y a aucune raison pour que je lui fasse
trahison, alors qu'il m'a beaucoup aidé et qu'il ne m'a fait aucun mal. Et loin de vouloir lui faire du mal (même si j'en avais
le choix), je préférerais encore être un baron à son service plutôt que d'être appelé roi, quand un autre
compatriote pourrait se lever et me faire son esclave.’

Chapitre 15 - Le roi Harald et Harek.
Les fils de Hildirida avaient passé cet hiver avec le roi Harald, en leur compagnie douze hommes de leur propre
maison et voisins. Les frères parlaient souvent au roi, et ils parlaient toujours de la même manière de Thorolf. Harek a demandé : ’As-tu aimé, ô roi, le tribut des Finns que Thorolf t'a envoyé ?’

"Oui", dit le roi.

"Tu aurais été surpris," dit-il, "si tu avais reçu tout ce qui t'appartenait ! Mais il en était loin ; Thorolf a gardé pour lui la plus grande part. Il t'a envoyé trois peaux d'ours, mais je sais certainement qu'il a gardé trente peaux qui étaient de droit à toi ; et je suppose qu'il en était de même pour
d'autres choses. Cela se vérifiera, ô roi, que, si tu confies l'intendance à moi et à mon frère, nous te rapporterons plus de richesses.’

Et à tout ce qu'ils disaient de Thorolf, leurs camarades témoignaient, c'est pourquoi le roi était excessivement
en colère.

Chapitre 16 - Thorolf et le roi.
L'été, Thorolf descendit au sud pour voir le roi Harald à Throndheim, emportant avec lui tout le tribut et
beaucoup de richesses en plus, et quatre-vingt-dix hommes bien équipés. Quand il arriva chez le roi, lui et les siens furent placés
dans la salle des invités et reçus magnifiquement.

Le lendemain, Aulvir Hnuf alla voir son cousin Thorolf ; ils parlèrent ensemble, Aulvir disant que
Thorolf était beaucoup calomnié, et que le roi écoutait de telles histoires. Thorolf demanda à Aulvir de plaider sa
cause auprès du roi, "car", dit-il, "je serai laconique devant le roi s'il choisit plutôt de
croire les mensonges des méchants hommes que la vérité et l'honnêteté qu'il trouvera en moi.’"

Le lendemain, Aulvir vint voir Thorolf, et lui dit qu'il avait parlé à sa haute affaire avec le roi ;
’m’ais', dit-il, 'je ne sais pas plus qu'avant ce qu'il y a dans son esprit.’