Un grand approvisionnement était nécessaire pour cette ferme, et Thorir était allé à Eyrar pour cela, pour acheter un chargement de malt, de céréales, et de miel ; et il avait beaucoup de richesses du roi pour cette fin. Thorolf s'est dirigé vers ce navire, et a offert à Thorir et à son équipage le choix de se défendre, mais, comme ils n'avaient pas de force pour se défendre contre un tel nombre, ils ont capitulé. Thorolf prit le navire avec toute sa cargaison, mais il mit Thorir sur une île. Il navigua ensuite vers le nord le long de la côte avec les deux navires ; mais lorsqu'ils arrivèrent à l'embouchure de l'Elbe, ils se mirent en attente de la nuit. Et quand il fit sombre, ils remontèrent leur navire de guerre jusqu'à la rivière et se dirigèrent vers les bâtiments de la ferme appartenant à Hallvard et Sigtrygg. Ils arrivèrent là avant l'aube, et formèrent un cercle d'hommes autour de l'endroit, puis poussèrent un cri de guerre et réveillèrent ceux qui étaient à l'intérieur, qui se précipitèrent rapidement vers leurs armes. Thorgeir s'enfuit aussitôt de sa chambre à coucher. Autour de la ferme se trouvaient de hauts palissades en bois : à ces palissades Thorgeir sauta, saisissant de sa main les piquets, et se hissa hors de la cour. Thorgils Yeller se tenait près ; il fit un mouvement de balayage avec son épée à Thorgeir, et lui trancha la main avec le pieu de la clôture. Puis Thorgeir s'échappa vers le bois, mais Thord, son frère, est tombé là, et plus de vingt hommes. Le groupe de Thorolf a pillé et brûlé la maison, puis est redescendu par la rivière jusqu'à la mer. Avec un vent favorable, ils naviguèrent vers le nord jusqu'à Vik ; là encore ils tombèrent sur un grand navire marchand appartenant à des hommes de Vik, chargé de malt et de farine. Pour ce navire ils ont fait ; mais ceux qui étaient à bord, pensant qu'ils n'avaient pas de moyen de défense, se sont rendus, et ont été désarmés et mis à terre, et les hommes de Thorolf, prenant le navire et sa cargaison, ont continué leur chemin. Thorolf avait maintenant trois navires, avec lesquels il navigua vers l'ouest par Fold. Puis ils prirent la route de la mer jusqu'à Lidandisness, allant avec toute hâte, mais faisant des raids et volant du bétail sur ness et rivage. Nord de Lidandisness, ils ont tenu un cap plus éloigné, mais ont pillé partout où ils ont touché terre. Mais quand Thorolf passa en face des Firths, alors il tourna sa course vers l'intérieur, et alla voir son père Kveldulf, et ils furent accueillis. Thorolf raconta à son père ce qui s'était passé durant son voyage d'été ; il ne resta là que peu de temps, et Kveldulf et son fils Grim l'accompagnèrent jusqu'au navire. Mais avant qu'ils ne se séparent, Thorolf et son père parlèrent ensemble, et Kveldulf dit : "Je ne me suis pas trompé, Thorolf, en te disant, quand tu es allé rejoindre la garde du roi Harold, que ni toi, ni nous tes parents, n'aurions de bonne chance à long terme. Maintenant tu as choisi le conseil très exact contre lequel je te mettais en garde ; tu confrontes ta force à celle du roi Harold. Mais bien que tu sois bien doué de courage et de toute prouesse, tu n'as pas assez de chance pour cela, pour jouer à égalité avec le roi - ce en quoi personne ici dans le pays n'a réussi, bien que d'autres aient eu un grand pouvoir et une grande force d'hommes. Et mon pressentiment est que c'est notre dernière rencontre : il serait dans l'ordre de la nature, compte tenu de nos âges, que tu me survives, mais je pense que ce sera le contraire." Après cela, Thorolf embarqua et partit. On ne parle pas de son voyage jusqu'à ce qu'il arrive chez lui à Sandness, où il fit transporter tout le butin qu'il avait pris, et fit mettre son navire sur terre. Il ne manquait plus de provisions pour soutenir ses hommes pendant l'hiver. Thorolf est resté chez lui avec autant d'hommes que l'hiver précédent.