En soirée, après le coucher du soleil, ils arrivèrent à Sandness, et virent là, en face de la ferme, un navire longue-distance avec une tente déployée, qu'ils reconnurent comme étant celui de Thorolf. Il prévoyait alors de s'en aller et leur avait demandé de préparer la bière pour leur beuverie d'adieux. Le roi ordonna à ses hommes de débarquer et à son étendard d'être levé. La ferme n'était qu'à une courte distance. Les veilleurs de Thorolf étaient à l'intérieur, buvant, et n'étaient pas à leurs postes ; aucun homme n'était dehors ; tous étaient assis en train de boire. Le roi fit encercler la salle par ses hommes: ils hurlèrent alors un cri de guerre, et un coup de trompette de guerre retentit sur la trompette du roi. Entendant cela, les hommes de Thorolf se précipitèrent sur leurs armes, pour chaque homme, les armes étaient accrochées au-dessus de son siège. Le roi fit proclamer à la porte, invitant les femmes, les enfants, les vieillards, les esclaves et les serviteurs à sortir. Puis sortirent Sigridr, la maîtresse, et avec elle les femmes qui étaient à l'intérieur, et les autres à qui la permission avait été donnée. Sigridr demanda si les fils de Kari de Berdla étaient présents. Tous les deux s'avancèrent et demandèrent ce qu'elle attendait d'eux. "Menez-moi auprès du roi," dit-elle. Ils le firent. Mais quand elle se rendit auprès du roi, elle demanda: "Y a-t-il quelque chose, mon seigneur, qui puisse te réconcilier avec Thorolf ?" Le roi répondit, "Si Thorolf se rend à ma clémence, alors il aura la vie sauve et restera indemne, mais ses hommes subiront un châtiment en fonction des accusations portées contre eux." Sur cela, Aulvir Hnuf se rendit dans la salle, et appela Thorolf pour lui parler, et lui dit quelles étaient les conditions proposées par le roi. Thorolf répondit qu'il n'accepterait pas du roi des conditions ou une réconciliation forcées. "Dis au roi de nous permettre de sortir, et ensuite nous laisserons les choses suivre leur cours." Le roi dit: "Mettez le feu à la salle ; je ne vais pas gaspiller mes hommes en luttant avec lui dehors ; je sais que Thorolf nous causera de grandes pertes d'hommes s'il sort, même s'il en a moins que nous." Ainsi, le feu fut mis à la salle, et il s'embrasa rapidement, car le bois était sec et les murs couverts de goudron et le toit en écorce de bouleau. Thorolf ordonna à ses hommes de briser les lambris et d'obtenir des poutres, et ainsi de fracasser les planches ; et lorsqu'ils obtinrent les poutres, autant d'hommes que possible se saisirent d'une poutre, et ils frappèrent l'angle avec l'autre extrémité de la poutre si fort que les fermoirs volèrent en éclats, et les murs éclatèrent, et il y avait une large sortie. Thorolf sortit d'abord, puis Thorgils Yeller, puis les autres un après l'autre. La lutte fut alors féroce ; ni pendant un moment on ne pouvait dire qui avait l'avantage, car la salle protégeait l'arrière de la force de Thorolf. Le roi perdit de nombreux hommes avant que la salle ne commence à brûler ; puis le feu attaqua le côté de Thorolf, et beaucoup d'entre eux tombèrent. Alors Thorolf s'élança et hachait des deux côtés ; il n'était pas nécessaire de bander les blessures de ceux qui le rencontraient. Il se dirigea vers l'endroit où se trouvait l'étendard du roi, et à ce moment tomber Thorgils Yeller. Mais quand Thorolf atteignit le mur de boucliers, il transperça d'un coup le porte-étendard, en criant, "Je ne suis plus qu'à trois pieds de mon but." Alors il fut attaqué à la fois par l'épée et la lance ; mais le roi lui-même lui porta son coup mortel, et il s'écroula aux pieds du roi. Le roi cria alors, et leur ordonna de cesser le massacre ; et ils le firent. Après cela, le roi ordonna à ses hommes de descendre aux navires. À Aulvir Hnuf et à son frère, il dit : "Prenez Thorolf, votre parent, et donnez-lui une sépulture honorable ; enterrez aussi les autres hommes tombés, et veillez à panser les blessures de ceux qui ont encore un espoir de survie ; mais que personne ne pille ici, car tout ceci est ma propriété."