Mais avant que les tables ne soient retirées, le comte suggéra qu'ils tirent au sort pour boire par paires, homme et femme, autant que le nombre le permettrait, mais les autres boiraient seuls. Ils jetèrent alors leurs lots dans le pan d'une cape, et le comte les tira. Le comte avait une très belle fille alors dans la fleur de l'âge ; le sort décida qu'Egil devrait s'asseoir à côté d'elle pour la soirée. Elle se promenait dans la salle, s'amusant. Egil se leva et se dirigea vers la place où la fille du comte avait été assise pendant la journée. Mais lorsque tous prirent leurs places respectives, la fille du comte prit la sienne. Elle dit en vers : "Pourquoi es-tu assis à ma place, jeune homme? Tu n'as sûrement pas souvent donné A ton loup son banquet de chair chaude. Je resterai seule avec ce qui m'appartient. Tu n'as pas entendu sur le champ de bataille Le corbeau joyeux croasser à tue-tête, Ni là où les épées se rencontrent Dans la folie de la guerre." Egil la prit et la fit asseoir à côté de lui. Il chantait : "J'ai marché avec mon épée sanglante, Le corbeau de malheur me suivait : Mon javelot fendait l'air Dans la charge des vikings rapides. Notre bataille a fait rage en furie, Le feu courait sur les toits des ennemis ; Beaucoup de guerriers dorment maintenant paisiblement, Abattus aux portes de la ville." Ils burent alors ensemble pour la soirée, et étaient fort joyeux. Le banquet était du meilleur, en ce jour et le lendemain. Ensuite, les pilleurs retournèrent à leurs navires, eux et le comte se séparèrent en amis, avec un échange de cadeaux. Thorolf et ses troupes se dirigèrent alors vers les îles Brenn. À cette époque, ces îles étaient un important repaire de pillards, car de nombreux navires marchands naviguaient à travers les îles. Aki retourna chez lui dans ses fermes, et ses fils avec lui. C'était un homme très riche, possédant plusieurs fermes en Jutland. Lui et Thorolf se séparèrent en bons termes, et se promirent une amitié étroite. Mais à l'arrivée de l'automne, Thorolf et ses hommes naviguèrent vers le nord le long de la côte de la Norvège jusqu'à ce qu'ils atteignent les fjords, puis ils allèrent voir le seigneur Thorir. Thorir les accueillit bien, mais Arinbjorn, son fils, beaucoup mieux, qui invita Egil à passer l'hiver chez lui. Egil accepta cette offre avec gratitude. Mais lorsque Thorir prit connaissance de l'offre d'Arinbjorn, il la trouva un peu précipitée. "Je ne sais pas," dit-il, "comment le roi Eric va réagir ; car après le meurtre de Bard, il a dit qu'il ne voulait pas qu'Egil reste dans le pays."