Arinbjorn déclara : 'Tu nous laisseras faire respecter la loi dans cette affaire.' Le roi semblait plutôt grognon lors de cette conversation, mais Arinbjorn put voir que la reine était beaucoup plus malveillante. Arinbjorn revint et dit que les choses semblaient plutôt sombres. Puis l'hiver s'amenuisa, et l'heure arriva où les hommes devaient se rendre au Gula-thing. Arinbjorn emmena avec lui au Thing une nombreuse compagnie, parmi laquelle était Egil. Chapitre 57 - Le procès entre Egil et Onund. Le roi Eric était là, entouré de nombreux suivants. Bergonund faisait partie de sa suite, de même que ses frères; ils étaient nombreux. Mais quand la réunion devait se tenir pour régler les procès des hommes, les deux parties se rendirent là où le tribunal était établi, pour plaider leurs preuves. Alors Onund se montra plein de grands mots. Maintenant, là où le tribunal siégeait, il y avait une parcelle de terrain plat, avec des poteaux de noisetier plantés en cercle, et dehors, des cordes tordues tout autour. C'est cela qu'on appelait 'le prétoire'. Dans le cercle se tenaient douze juges des Firth-folk, douze des Sogn-folk, douze des Horda-folk. Ces trois douzaines devaient régler tous les litiges. Arinbjorn décidait qui devait être juge parmi les Firth-folk, Thord d'Aurland décidait qui devait l'être parmi les Sogn-folk. Tous étaient du même parti. Arinbjorn avait apporté là un navire long bien équipé, ainsi que de nombreux petits bateaux et navires de ravitaillement. Le roi Eric avait six ou sept vaisseaux longs tous bien équipés; un grand nombre de propriétaires terriens étaient aussi là. Egil commença sa cause ainsi : il demanda aux juges de lui rendre un jugement légal dans le procès entre lui et Onund. Il exposa ensuite quelles preuves il détenait de sa revendication sur la propriété qui avait appartenu à Bjorn, fils de Brynjolf. Il déclara que Asgerdr, fille de Bjorn, sa propre femme, en était l'héritière légitime, née noble, de gentry de la terre, et même d'une famille titrée plus loin. Et il demanda aux juges de juger pour Asgerdr la moitié de l'héritage de Bjorn, qu'il s'agisse de terres ou de biens. Et quand il eut fini de parler, c'est alors que Bergonund prit la parole et parla ainsi : 'Gunnhilda, ma femme, est la fille de Bjorn et d'Alof, l'épouse que Bjorn a égoutement épousée. Gunnhilda est l'héritière légitime de Bjorn. C'est pour cette raison que j'ai pris possession de tous les biens que Bjorn a laissés, car je savais que l'autre fille de Bjorn n'avait aucun droit d'hériter. Sa mère était une captive de guerre, ensuite prise comme concubine, sans le consentement de ses parents, et emportée de pays en pays. Mais toi, Egil, tu penses pouvoir continu là, comme partout ailleurs, avec ta férocité et tes agissements injustes. Cela ne te servira pas maintenant; car le roi Eric et la reine Gunnhilda m'ont promis que j'aurais le droit dans chaque cause à l'intérieur des limites de leur dominion. Je vais apporter des preuves vraies devant le roi et les juges que Thora Lace-hand, la mère d'Asgerdr, a été prise en captivité dans la maison de Thorir son frère, et une seconde fois de la maison de Brynjolf à Aurland. Puis elle s'en alla hors du pays avec des pillards et fut proscrite de Norvège, et c'est dans cette proscription que Bjorn et elle eurent cette fille Asgerdr. C'est maintenant une grande merveille chez Egil, qu'il pense pouvoir annuler toutes les paroles du roi Eric. D'abord, Egil, tu es ici dans le pays alors qu'Eric t'a mis hors-la-loi; ensuite - ce qui est pire - bien que tu aies une esclave pour femme, tu revendiques pour elle le droit à l'héritage. Je demande aux juges qu'ils attribuent l'héritage à Gunnhilda, mais qu'ils jugent Asgerdr comme l'esclave du roi, parce qu'elle a été conçue alors que son père et sa mère étaient hors-la-loi par le roi.’