Alors Arinbjorn prit la parole : "Partons, Egil, nous n'accomplirons rien de bénéfique ici aujourd'hui." Sur ces mots, Arinbjorn et tout son peuple se mirent en chemin pour partir. Mais Egil se tourna et cria : "Je le déclare devant toi, Arinbjorn, et toi, Thord, et tous ceux qui peuvent entendre mes paroles maintenant, barons et législateurs et toute la population, je bannis toutes ces terres qui appartenaient à Bjorn Brynjolfsson, de tout bâtiment et culture, et de tout gain à en tirer. Je les bannis à toi, Bergonund, et à tous les autres, indigènes et étrangers, hauts et bas ; et quiconque enfreindra ceci, je le dénonce comme un hors-la-loi, un fauteur de troubles, et maudit." Après quoi, Egil s'en alla avec Arinbjorn. Ils allèrent ensuite vers leurs navires ; il y avait une élévation du terrain à franchir, de sorte que les navires n'étaient pas visibles depuis le champ de Thing. Egil était très en colère. Et lorsqu'ils arrivèrent aux navires, Arinbjorn s'adressa à son peuple et dit : "Tout le monde sait ce qui s'est passé ici au Thing, que nous n'avons pas obtenu justice ; mais le roi est en grande colère, et je m'attends à ce que nos hommes subissent de lui de dures sentences s'il peut y parvenir. Je veux que chacun monte à bord de son navire et rentre chez lui. Que personne n'attende les autres." Puis Arinbjorn monta à bord de son propre navire, et à Egil il dit : "Maintenant, va-t'en avec tes camarades à bord du cutter qui se trouve ici à l'extérieur du grand navire, et va-t'en tout de suite. Voyage autant que tu peux de nuit, et non de jour, et sois prudent, car le roi cherchera à te rencontrer. Viens me trouver ensuite, quand tout cela sera terminé, quoi qu'il ait pu se passer entre toi et le roi." Egil fit comme Arinbjorn avait dit ; ils montèrent à bord du cutter, une trentaine d'hommes, et ils nagèrent de toutes leurs forces. Le navire était remarquablement rapide. Puis quittèrent le port de nombreux autres navires du peuple d'Arinbjorn, des cutters et des canots à rames ; mais le grand navire qu'Arinbjorn dirigeait partit en dernier, car il était le plus lourd aux rames. Le cutter d'Egil, qu'il dirigeait, distança rapidement les autres. Puis Egil chanta un vers : "Mon héritage, il le vole, L'héritier avide d'argent, De Thornfoot. Mais ses menaces, Bien que féroces, je les affronte courageusement. Pour la terre, nous avons recherché la loi : Le fou avare de terre, c'est lui ! Mais le vol de mon droit, Il le remboursera bientôt."