Certaines navires ramaient après Egil, mais certaines pillaient le navire marchand. Tout le butin à bord était pris,
et le navire brûlé. Mais ceux qui ramaient après Egil ramaient dur ; deux par rame, et ils pouvaient même
ainsi ramer à tour de rôle. Car ils avaient de nombreux hommes à bord, alors que l'équipage d'Egil était en sous-effectif, ils
n'étaient à présent que dix-huit sur le cutter. Ainsi, l'écart entre eux se réduisait. Mais à l'intérieur de l'île
se trouvait un bras de mer peu profond entre elle et d'autres îles. La marée était basse à présent. Egil et ses rameurs dirigeaient leur
cutter dans ce bras de mer peu profond, mais les navires de grande taille ne pouvaient y flotter ; ainsi poursuivants et poursuivis se
séparaient. Le roi repartit alors vers le sud, tandis qu'Egil se rendait au nord pour chercher Arinbjorn. Alors, Egil entonna un
strophe:
'L'éveilleur du tumulte des armes,
Le prince belliqueux, a causé
(Où j'ai échappé indemne)
Des dommages à nos vaillants dix.
Pourtant ma main a lancé une lance,
Comme un saumon bondissant vif,
Qui s'est précipité et a déchiré les côtes
De Kettle avec une blessure mortelle.'
Egil rencontra Arinbjorn et lui raconta ces événements. Arinbjorn dit qu'il ne pouvait s'attendre à rien de mieux
en affrontant le roi Eric. 'Mais tu ne manqueras pas d'argent, Egil. Je compenserai la perte de ton
navire, et je t'en donnerai un autre, sur lequel tu peux bien naviguer jusqu'en Islande.’ Asgerdr, la femme d'Egil, était restée
chez Arinbjorn pendant qu'ils se rendaient à la Thing. Arinbjorn donna à Egil un bon navire en état de naviguer, et le fit
charger avec ce que Egil souhaitait. Ce navire, Egil le prépara pour la mer, et une fois de plus il avait un équipage de
environ trente hommes. Puis lui et Arinbjorn se quittèrent en bons termes. Et Egil chanta :
'Rendez-lui la pareille, dieux justes,
Pour le vol de ma richesse !
Chassez-le, soyez courroucés,
Haut Odin, puissances célestes !
Ennemi de son peuple, roi vil,
Que Frey et Njord le fassent fuir !
Détestez-le, gardiens de la terre, haïssez-le,
Lui qui a méprisé le sol sacré !'