Chapitre 63 - Egil récite le poème.
Le roi Eric se rendit à table selon son habitude, avec beaucoup de monde autour de lui. Quand Arinbjorn
sut cela, il se dirigea avec tous ses partisans, entièrement armés, vers le palais du roi alors que ce dernier était assis à
table. Arinbjorn demanda l'entrée dans la salle ; elle fut accordée. Lui et Egil y entrèrent avec la moitié de ses
partisans, tandis que l'autre moitié se tenait à l'extérieur, devant la porte. Arinbjorn salua le roi ; le roi
l'accueillit bien. Arinbjorn parla : 'Egil est maintenant arrivé. Il n'a pas cherché à fuir dans la nuit.
Quant à nous, nous voulons savoir, mon seigneur, quel sera son sort. J'espère que tu lui donneras suite à mes paroles, car je considère comme très important pour moi qu'Egil obtienne une faveur de ta part. J'ai agi
(comme il se doit) de sorte que ni en paroles ni en actes, je n’ai rien épargné pour accroître
ton honneur plus qu'avant. J'ai aussi abandonné toutes mes possessions, parents et amis que j'avais en
Norvège, et je t'ai suivi alors que tous les autres barons t'avaient abandonné ; et c'est là ce que je dois faire, car tu
m'as souvent fait beaucoup de bien.'
Alors Gunnhilda prit la parole : ’Arrête, Arinbjorn, ne parle pas ainsi en longueur de cela. Tu as fait beaucoup de bien au
roi Eric, et il te l'a pleinement récompensé. Tu dois beaucoup plus à Eric qu'à Egil. Ce n'est pas
ton rôle de demander qu'Egil s'en aille impuni de la présence du roi Eric, vu les crimes qu'il a
commis.'
Alors Arinbjorn dit : ’Si toi, ô roi, et toi Gunnhilda, si vous avez décidé qu'Egil n'obtiendra pas de faveurs ici,
alors il serait noble de lui accorder un sursis et une semaine de liberté, pour qu'il puisse
veiller sur lui-même ; de son plein gré il est venu ici pour vous chercher, et espérait donc
la paix. Après cela, laissez vos relations se terminer comme elles le pourront.'
Gunnhilda dit, ’Je peux bien voir par cela, Arinbjorn, que tu es plus fidèle à Egil qu'à Eric.
Si Egil doit partir d'ici pour une semaine, alors en ce temps, il sera arrivé chez le roi Athelstan. Le roi Eric
ne peut désormais cacher cela à lui-même, que chaque roi est maintenant plus fort que lui, alors qu'il y a peu
on aurait trouvé incroyable que le roi Eric n'ait pas la volonté et l'énergie de venger ses
torts sur un tel que Egil.'
Arinbjorn dit : ’Personne n'appellera Eric un grand homme pour avoir tué le fils d'un paysan, un étranger, qui est
venu librement en son pouvoir. Mais si le roi souhaite atteindre la grandeur par ce moyen, alors je l'aiderai en
cela, pour que ces nouvelles soient considérées comme dignes d'être rapportées ; car moi et Egil nous soutenons
l'un l'autre, de sorte que nous devons être tous les deux affrontés en même temps. Alors, ô roi, tu achèteras cher la vie d'Egil, quand
nous serons tous morts sur le champ de bataille, moi et mes partisans. J'aurais dû m'attendre à bien d'autres traitements de ta part,
que tu préférerais me voir mort sur la terre plutôt que de m'accorder la faveur que je te demande en épargnant la vie d'un homme.'
Le roi répondit alors : ’Tu as une ardente passion, Arinbjorn, dans cette aide que tu apportes à Egil.
J'hésiterais à te faire du mal, si cela en arrivait là ; si tu préfères donner ta propre vie plutôt que
qu'il soit tué. Mais les charges contre Egil sont suffisantes, quoi que je décide de faire avec lui.'
Et lorsque le roi eut dit cela, alors Egil s'avança devant lui et commença le poème, et le récita d'une
voix forte, silenciant immédiatement l'assemblée.