Alors Ljot s'avança sur le champ et déclara la loi du combat, affirmant que celui qui reculait en dehors des bornes délimitées dans un cercle autour du champ de bataille serait à jamais considéré comme un lâche. Ceci fait, ils se rejoignirent, et Egil asséna un coup à Ljot, que Ljot dévia avec son bouclier. Puis, Egil frappa encore et encore si rapidement que Ljot n'eut aucune chance de riposter. Il recula pour trouver de l'espace pour frapper, mais Egil le suivit de près, portant ses coups avec toute sa force. Ljot recula bien au-delà des pierres de délimitation, s'enfonçant dans le champ. Ainsi se conclut le premier combat. Ljot supplia alors pour une pause. Egil accepta. Ils s'arrêtèrent donc et se reposèrent. Egil chanta : "Le généreux donneur d'or, Recule, ce champion, Se cache dans une peur lâche, Cet individu avide de richesse. Il n'est pas fort, le guerrier, Qui retarde ses coups. Regardez le vantard battu par un chauve, Il s'enfuit, ce flagorneur." A cette époque, telles étaient les lois du duel, lorsque l'on défiait un homme pour une cause, et que le challenger remportait la victoire, alors il devait obtenir comme prix de la victoire ce qu'il avait revendiqué dans son défi. Mais s'il était vaincu, alors il devait se racheter pour un prix fixé. Mais s'il était tué sur le champ de bataille, alors il avait perdu tous ses biens, et celui qui l'avait tué dans le combat devrait hériter. C'était aussi la loi, que si un étranger mourait et n'avait pas d'héritier dans le pays, alors son héritage revenait au trésor royal. Egil ordonna alors à Ljot d'être prêt. "Je veux," dit-il, "que nous mettions cette bataille à l'épreuve à l’extrême." Ljot bondit rapidement sur ses pieds. Egil s'élança contre lui et lui asséna aussitôt un coup. Il le pressa si fort qu'il fut repoussé, et le bouclier se déplaça devant lui. Egil frappa alors Ljot, et le coup le toucha au-dessus du genou, lui arrachant la jambe. Ljot tomba alors et expira peu après. Egil se rendit alors là où Fridgeir et son groupe se tenaient. Il fut chaleureusement remercié pour cette action. Egil chanta alors : "Le nourrisseur de loups est tombé, Le fauteur de troubles est vaincu : La jambe de Ljot, tranchée par le barde, Laisse Fridgeir en paix. De mon généreux donneur d'or, Je n'attends aucune récompense, Je trouve le bruit de la lance divertissant, Surtout face à un tel ennemi pâle."