vrai que vous approuviez l'hymen de Théagènes et de Chariclée, ils peuvent vous offrir des sacrifices. En même-tems il prend sa mître et celle de Persine, symbole du sacerdoce, met l'une sur la tête de Théagènes,et l'autre sur celle de Chariclée. Chariclès alors rappelle l'oracle rendu autrefois à Delphes, que l'événement réalisoit sous ses yeux, et dont il pénètre alors le sens. Voici ce que disoit cet oracle: Ils arriveront dans un pays brûlé par le soleil; des couronnes placées sur des têtes noires, seront la récompense de leur vertu sans tache. Les deux époux, couronnés de mitres blanches, revêtus du sacerdoce, font un sacrifice à la lueur des flambeaux, au bruit des flûtes et des instrumens. Ils se rendent ensuite à Méroë. Hydaspe et Théagènes sont sur un char, traîné par des chevaux; Sisimithrès et Chariclès sur un autre: des bœufs blancs mènent Chariclée et Persine. Le bruit des applaudissemens et des acclamations retentit autour d'eux. Ils vont célébrer l'hyménée dans la ville avec plus de pompe et de solennité. Ainsi finissent les aventures de Théagènes et de Chariclée. L'auteur est Héliodore, phénicien, d'Emèse, de la race du Soleil, fils de Théodose. Fin du Dixième et Dernier Livre. NOTES Quoi! des notes hérissées de grec et de latin à la suite d'un roman! L'auteur est sans doute quelque savant en us, qui se croit encore au quinzième siècle, où l'explication de quelques phrases latines et grecques, étoit regardée comme un prodige de science, et un brevet d'immortalité.—Je ne suis pas un savant en us. Je me croirois trop heureux de les valoir, ces savans, qui ont rendu tant de services aux lettres, et que notre reconnoissance aujourd'hui persiffle et tourne en ridicule si injustement. Le règne des philosophes du dix-huitième siècle entièrement anéanti, les épouvantables scènes qui ont signalé cette destruction, ne me permettent pas de douter que je ne suis au commencement du dix-neuvième.—Quelle est votre folie d'insérer dans votre traduction des notes qui peuvent devenir des notes de réprobation, et empêcher d'acheter votre ouvrage?—Dites-moi, ces notes vous empêcheront-elles de l'acheter?—Non; je supposerai qu'elles n'y sont pas; je me garderai bien d'y jeter les yeux.—Vous pensez donc que bien peu de personnes auront le bon esprit d'en faire autant que vous?—Enfin, pourquoi surcharger votre ouvrage de choses qu'on ne lira pas?—Je pense bien, comme vous, que la plus grande partie des lecteurs ne les regarderont pas, et c'est pour cela que je les ai rejetées à la fin du dernier volume. Mais, sur trente, n'y en eût-il qu'un qui les lût, c'est pour celui-là que je les ai mises; comme il m'est arrivé de contredire en plusieurs endroits la traduction latine et la traduction française qui est en vogue aujourd'hui, j'ai voulu mettre les pièces sous les yeux de quiconque voudra se constituer juge, et le mettre en état de prononcer avec connoissance de cause.