Il prit la route, intima à Achémènes de le suivre. L'observant sans qu'il en soit conscient, jusqu'à confirmation de la réalité. De son côté, voici ce qui se déroulait à Memphis durant ce temps. Après le départ d'Achémènes, Thyamis, accédant au rôle de prêtre suprême de la ville, remplit son devoir de fils en honorant son père défunt selon les rites funèbres définis par le temps sacré. Une fois paru en public en vertu des lois de leur religion, il commença ses recherches pour Théagènes. Suite à de nombreuses enquêtes, il apprit que les amoureux se trouvaient dans le palais. Alors, il rendit visite à l'Arsace. Il avait de nombreuses raisons pour s'intéresser à ces deux étrangers. Il se souvenait que son père, sur son lit de mort, lui avait insisté sur leur importance. Il remercia la princesse d'avoir accueilli dans son palais, avec tous les égards nécessaires, deux jeunes Grecs déracinés et sans relation, pendant ces jours de deuil dédiés uniquement aux prêtres. Il affirma qu'en récupérant ces dépôts, il ne faisait que demander ce qui lui revenait de droit. Arsace, toutefois, exprima surprise. Vos paroles témoignent de ma bonté, mais votre action raisonne le contraire: cela ressemble à une suspicion à mon encontre quant à la protection de ces étrangers, et quant à leur offrir un sort digne de leur statut. Thyamis nia cela, certifiant qu'il n'avait aucun doute sur la question. Il argumenta que malgré leur nobles lignées, ces éternels errants sont à la merci du destin ; qu'ils n'aspirent qu'à rentrer chez eux, à retrouver leur famille. Outre les liens particuliers qui les unissent à lui, son père l'a chargé de veiller sur eux. Thyamis ne fait que réclamer justice, répond Arsace. Or, ces droits de justice m'appartiennent, bien avant vos raisons de l'attachement. Ils sont mes prisonniers de guerre, par conséquent, ils sont mes esclaves. Thyamis comprend alors qu'Arsace fait référence à l'expédition de Mitranes. Ils ne sont plus en guerre, mais en paix, réplique-t-il. Il insiste sur la différence entre la tyrannie de l'esclavage et la noblesse de la liberté, et argue qu'il serait bien plus honnête de libérer ces étrangers. Arsace, toutefois, est dépassée par ses émotions. Elle ressent tous les tourments de l'amour non partagé. Elles cachent leur passion, elles rougissent ; elle est découvertes, elles renoncent à toute pudeur. Tant que leur amour n'est pas connu, elles sont douces, traitables; mais si leurs secrets sont révélés, elles deviennent audacieuses, effrontées. Pénétrée par l'intuition que Thyamis a découvert son amour, Arsace ne voit plus tantôt un prêtre, mais un homme. Elle perd toute pudeur. Vous ne célébrerez pas longtemps votre victoire sur Mitranes, crie-t-elle. Le temps viendra où Oroondates vengera sa mort et celle de tous ses-