La vertu nie souvent la passion, pourtant, la chaleur maternelle saura absoudre la faute de sa fille. Une erreur dans laquelle toutes les femmes tombent tôt ou tard. Des larmes perlent des yeux de Chariclée. Mon mal est plus grand encore, exprime-t-elle, car personne ne m'écoute. Ma souffrance reste inentendue. Il me faut m'accuser moi-même, sans évasion, sans faux-semblant. Telle était la confession de Chariclée. Sur le point de révéler son âme, des clameurs l'interrompent. Théagènes fait galoper son cheval si rapidement que le poitrail de l'animal est aligné avec la tête du taureau. Il bondit alors du dos du cheval au cou du taureau, enroulant ses bras robustes autour des cornes, son corps pendant le long du flanc droit de l'animal. Le taureau, maintenant chargé, l'ébranle à grands coups. Quand Théagènes sent que l'animal est à bout de souffle, il se positionne devant lui, tangle ses jambes avec celles du taureau, et en un coup décisif, le stop dans son élan. L'épuisée bête chancelle, tombe, s'étend lamentablement sur le dos, ses cornes embourbées dans la terre, ses pattes battant l'air en vain. Théagènes tient fermement le taureau dans cette posture vulnérable, en levant la main au ciel en signe de victoire, son sourire invitant tous à commémorer son succès. Les murmures du taureau trahissant sa défaite sont accueillis par les acclamations joyeuses du public, exprimant leur admiration et leur surprise. Sur commande d'Hydaspe, des serviteurs s'empressent. Certains mènent Théagènes, tandis que d'autres attachent le taureau, abaissant la tête, près de l'autel. Hydaspe souhaite adresser quelques mots à Théagènes, cependant, le public, déjà charmé par son courage et sa force, insiste pour qu'il affronte le champion de Méroëbe. Cédant à leur insistance, Hydaspe donne son accord. L'Ethiopien avance dans l'arène, un regard suffisant et terrible, sa stature imposante plus que claire. A proximité du trône, Hydaspe se tourne vers Théagènes : "Etranger, vous devez vous mesurer contre cet adversaire, la foule le demande." - "Je suis prêt, mais quels seront les termes du combat?" - "Une lutte." - "Pas d'arme tranchante ? Peut-être que ma victoire ou ma défaite mettront fin au silence obstiné de Chariclée."