Cet oracle plonge tous les Delphiens dans une grande confusion : ils sont incapables d'en déchiffrer le sens. Chacun l'interprète à sa manière et selon ses souhaits, mais personne n'en donne la véritable explication. Les oracles, tout comme les rêves, ne sont souvent interprétés correctement qu'après les événements. Les Delphiens, de plus, sont tellement absorbés par la somptuosité et le faste de la cérémonie, qu'ils ne cherchent pas à décoder le sens de celui-ci. Fin du Deuxième Livre. LIVRE TROISIEME. Résumé. Calasiris poursuit son récit. Il fait la description de la procession des Ænéens. Il dépeint Théagènes et Chariclée. Il parle du sacrifice des Thessaliens. La rencontre entre Théagènes et Chariclée a lieu. Chariclée tombe malade. Chariclès est inquiet. Discussion sur les enchantements. Théagènes offre un repas. Calasiris fait un rêve. Discours sur les apparitions des dieux. Origine et patrie d'Homère. Étude des Égyptiens. Théagènes révèle son amour à Calasiris. Chariclès demande à Calasiris d'aider Chariclée qui est malade ; ils vont tous deux la voir, et découvrent dans quel état elle se trouve. Lorsque la fête et toutes les cérémonies se sont terminées... "Mais, mon père", interrompt Cnémon, "elles ne sont pas terminées, vous ne m'avez rien montré ; je suis impatient d'en entendre les détails. Je suis le dernier à arriver, voulant voir une cérémonie aussi grandiose, et vous passez à autre chose; vous fermez et ouvrez la scène en même temps." "Oh, mon fils !" répond Calasiris, "je ne voulais pas vous épuiser avec des détails qui ne sont pas liés à mon histoire : je voulais arriver aux points clés de mon récit, ce qui pourrait vous intéresser le plus : mais puisque vous faites preuve de cette curiosité si caractéristique des Athéniens et que vous n'avez pas perdu, et que vous voulez découvrir un tel spectacle, même en passant, je vais vous présenter un résumé du plus beau festival que j'ai jamais vu ; il le mérite, tant par sa magnificence que par les événements qui ont suivi. A la tête de la procession apparaissent cent victimes, conduites par un groupe d'initiés, dont la tenue et l'aspect sont rustiques ; ils sont vêtus d'une robe blanche, ceinturée par une courroie ; leur bras droit, leur épaule et leur poitrine sont nus ; dans leur main, ils tiennent une hache à double tranchant. Tous les taureaux sont noirs et robustes ; leur cou large et épais forme une courbe lorsqu'ils lèvent la tête ; leurs cornes, droites et sans sinuosité, sont de taille normale : certains les ont dorées, d'autres, ornées de guirlandes de fleurs ; ils sont bas sur pattes ; leurs bajoues épaisses descendent jusqu'à...