Comme il passa le reste de l’hiver sans faire parler de lui, on ne sut rien de bien certain à son égard ; mais après que le soleil eut éclairé le signe de l’animal discret qu’emporta Phryxus64, et que Zéphire, joyeux et suave, eut ramené le doux printemps, les admirables exploits de Roland reparurent avec les fleurs brillantes et la verdure nouvelle. Du mont à la plaine, de la campagne au rivage de la mer, il va, plein de souci et de douleur. Soudain, à l’entrée d’un bois, un long cri, une plainte aiguë lui frappent les oreilles. Il presse son cheval, saisit son glaive fidèle et se dirige en toute hâte à l’endroit d’où vient le bruit. Mais je remets à une autre fois de vous dire ce qui s’ensuivit, si vous voulez bien m’écouter. 64 Phryxus, pour fuir les persécutions de sa belle-mère Ino, traversa la mer sur un bélier. – 217 –