Ceux de Tolède et ceux de Calatrava, dont Sinagon portait naguère l’étendard, ainsi que tous ceux qui boivent les eaux de la Guadiana, sont conduits par l’audacieux Mataliste. Bianzar- din commande à ceux d’Astorga, réunis en une seule troupe à ceux de Salamanque, de Placencia, d’Avila, de Zamora et de Pa- lencia. Ferragus a la conduite de ceux de Saragosse et de la cour du roi Marsile. Tous ces gens sont bien armés et vaillants. Parmi eux sont Malgarin, Balinverne, Malzarise et Morgant qu’un même sort avait contraints à vivre sur une terre étrangère. Chassés de leurs royaumes, ils avaient été recueillis à la cour de Marsile. Font aussi partie de cette troupe, le grand bâtard de Mar- sile, Follicon d’Alméria, Doricont, Bavarte, Largalife, Analard ; Archidant comte de Sagonte, Lamirant, le vaillant Langhiran, Malagur fertile en ruses, et bon nombre d’autres dont je me propose, quand il sera temps, de montrer les exploits. Après que l’armée d’Espagne a défilé en bon ordre devant le roi Agramant, le roi d’Oran, presque aussi grand qu’un géant, paraît dans la plaine à la tête de sa troupe. Celle qui vient après lui regrette la mort de Martasin qui fut tué par Bradamante. Les soldats s’indignent qu’une femme puisse se vanter d’avoir don- né la mort au roi des Garamantes. La troupe de Marmonde vient la troisième. Elle a laissé Ar- gosto mort en Gascogne. À celle-ci, comme à la seconde, comme à la quatrième, il manque un chef, et, quoique le roi Agramant ait peu de capitaines, il songe cependant à leur en nommer. Il leur donne, pour les conduire, Burald, Ormide et Arganio. Il confie à Arganio le commandement des guerriers de Ly- bie qui pleuraient la mort du nègre Dudrinasse. Brunel conduit les gens de la Tintigane ; il a le visage soucieux et les yeux bais- – 259 –