dèrent Auguste, Trajan, Marc-Aurèle et Sévère, mais pour ré- gner sur une telle étendue de terres, que jamais le soleil ne puisse s’y coucher, ni les saisons s’y renouveler. Elle veut que, sous cet empereur, il n’y ait qu’un seul troupeau et qu’un seul pasteur. » Et pour que les ordres écrits de toute éternité dans le ciel soient plus facilement exécutés, la souveraine Providence place près de lui, sur mer et sur terre, des capitaines invincibles. Je vois Fernand Cortez qui a soumis à l’autorité du nouveau César des cités et des royaumes tellement perdus au fond de l’Orient, qu’ils nous sont inconnus à nous qui habitons l’Inde. » Je vois Prosper Colonna ; je vois un marquis de Pescaire, et après eux, un jeune homme nommé du Guast, rendre la belle Italie chère aux lis d’or. Je vois le dernier des trois l’emporter sur les deux autres qui l’ont précédé ; ainsi le bon coureur qui a quitté le dernier la barrière, rejoint ses concurrents et finit par les dépasser tous. » Je vois Alphonse – c’est son nom – montrer tant de va- leur, tant de fidélité, que, malgré son jeune âge qui ne dépasse pas encore vingt-six ans, l’empereur lui confie son armée. Avec un tel capitaine, Charles-Quint conservera non seulement ses conquêtes, mais soumettra le monde entier à sa loi. » Avec de pareils hommes, il accroîtra l’antique empire romain de tous les pays où l’on peut aller par terre. De même, il sera victorieux sur la mer que l’Europe enserre, et sur celle qui s’étend au delà des plaines d’Afrique, dès qu’il se sera fait l’ami d’André Doria. C’est ce Doria qui doit mettre tous vos rivages à l’abri des pirates. » Pompée ne fut pas aussi digne de gloire que ce dernier, bien qu’il ait vaincu et détruit aussi tous les corsaires, attendu que ceux-ci ne pouvaient résister au plus puissant empire qui – 289 –