aguerris. Les Maures de Zumara, de Setta, de Maroc et de Cana- ra prennent la fuite. Ceux d’Alzerbe fuient encore plus vite, et le noble jeune homme s’efforce de les arrêter. Par ses prières, par ses repro- ches, il cherche à leur remettre le courage au cœur. « Si Almonte a mérité que vous conserviez sa mémoire – leur disait-il – j’en aurai aujourd’hui la preuve. Je verrai si vous m’abandonnerez, moi son fils, en un si grand péril. » Arrêtez-vous ; je vous en conjure par ma verte jeunesse, sur laquelle vous fondez un si large espoir. Voulez-vous donc qu’on vous passe au fil de l’épée, et qu’il ne retourne pas se- mence de nous en Afrique ! Toutes les voies nous en seront fer- mées, si nous ne restons pas en troupe compacte et serrée. Avant que nous puissions nous en retourner, nous avons à fran- chir de trop hautes murailles, de trop larges fossés, sans comp- ter les monts et la mer. » Il vaut bien mieux mourir ici que dans les supplices, à la merci de ces chiens. Pour Dieu, restez fermes, ô fidèles amis, car toutes les autres chances de salut sont vaines. Les ennemis n’ont, comme nous, qu’une vie, qu’une âme et que deux mains. » Ce disant, le vaillant jeune homme donne la mort au comte d’Athol. Le souvenir d’Almonte ramène tellement l’ardeur de l’armée africaine qui commençait à fuir, qu’elle comprend enfin qu’il vaut mieux se défendre avec les bras et les mains, que de tourner les épaules. Guillaume de Burnick dépassait de la taille tous les Anglais ; Dardinel le décapite et le met au niveau des autres. Puis il fend la tête à Aramon de Cornouailles. Cet Aramon était tombé mort. Son frère accourt pour le se- courir, mais Dardinel lui ouvre les reins jusqu’à l’endroit où l’estomac est fourchu. Puis il transperce le ventre à Bugio de – 362 –