Chant XX ARGUMENT. – Le dixième guerrier contre lequel Marphise a combattu jusqu’à la nuit se fait connaître à elle comme étant Gui- don le Sauvage, de la famille de Clermont, et lui raconte l’origine de la cruelle coutume maintenue dans la ville. Marphise et ses compa- gnons se décident à s’échapper par la force des armes. Astolphe donne du cor et tous s’enfuient épouvantés. Marphise arrive en France et rencontre la vieille Gabrine, l’ancienne gardienne d’Isabelle. Elle fait route avec elle et renverse Pinabel de cheval. Elle rencontre Zerbin, lui fait vider les arçons et lui donne Gabrine en garde. Les femmes de l’antiquité ont accompli d’admirables cho- ses dans la carrière des armes et sous l’inspiration des Muses sacrées. Leurs œuvres, belles et glorieuses, ont répandu sur le monde entier un vif éclat. Arpalice et Camille sont fameuses 78 par leur habitude des batailles ; Sapho et Corinne se sont illus- trées par leur science, et leur nom ne tombera jamais dans la nuit. Les femmes ont atteint la perfection dans tous les arts où elles se sont exercées. Quiconque interroge attentivement l’histoire, peut voir que le souvenir n’en est pas encore effacé. Si le monde a été longtemps privé de femmes remarquables, cette mauvaise influence n’a pas toujours duré, et sans doute l’envie 78 Arpalice, fille du roi de Thrace, défendit vaillamment le royaume de son père contre Néoptolème, fils d’Achille. Camille, fille du roi des Volsques, donna son appui à Turnus, roi des Rutules, contre Énée. – 413 –