par la suite, montré qu’ils étaient aussi bons et aussi vaillants au lit qu’ils étaient beaux, ils devinrent si chers à leurs dames, que celles-ci les préféraient à tout autre bien. » La guerre, pour laquelle Phalante avait été engagé, étant terminée, et la solde de guerre n’étant plus payée, les jeunes Grecs songèrent à quitter une ville où ils n’avaient plus rien à gagner. Ils éprouvèrent une vive résistance de la part des fem- mes de Crète, qui versèrent à cette occasion plus de pleurs que si leurs pères fussent morts. » Leurs dames les supplièrent de rester ; mais voyant qu’ils ne voulaient pas y consentir, elles partirent avec eux, abandon- nant pères, frères et enfants, après avoir emporté de chez elles tout ce qu’elles purent de pierreries et d’or. Cela se fit si secrè- tement, que personne en Crète ne soupçonna leur fuite. » Le vent fut si propice, et l’heure si bien choisie par Pha- lante pour leur fuite, qu’ils étaient déjà très loin, quand on s’aperçut en Crète du dommage causé par leur fuite. Poussés par le hasard sur cette plage alors inhabitée, ils s’y arrêtèrent, et y jouirent en sûreté du fruit de leur rapt. » Ils s’y livrèrent pendant dix jours à toute l’ardeur des plaisirs amoureux. Mais, comme il arrive souvent que la satiété amène l’ennui dans les cœurs juvéniles, ils furent tous d’accord pour vivre sans femmes et se débarrasser d’une telle charge. Il n’est pas en effet de fardeau plus lourd que d’avoir sur les bras une femme qui vous ennuie. » Pour eux, qui étaient avides de gain et de rapines, et peu soucieux de faire de grosses dépenses, ils comprirent que pour subvenir à l’entretien de tant de concubines, il leur fallait autre chose que leurs arcs et leurs flèches. Aussi, abandonnant là les malheureuses, ils partirent en emportant leurs trésors, et se di- – 417 –