Chant XXV ARGUMENT. – Roger, après avoir jeté dans le puits l’écu en- chanté, délivre Richardet, frère de Bradamante, du supplice du feu auquel il avait été condamné, et apprend de lui la cause de sa condamnation. Tous les deux passent au château d’Aigremont, où Roger donne de ses nouvelles à Bradamante par une lettre. Puis, en compagnie de Richardet et d’Aldigier, il se met en chemin pour em- pêcher que Maugis et Vivian soient livrés aux Mayençais. Il ren- contre un chevalier sur le lieu même où devait se faire la livraison des deux guerriers de la maison de Clermont. Oh ! quel violent combat se livrent, dans un cœur juvénile, le désir de la gloire et la fougue de l’amour ! À la vérité, on ne pourrait dire lequel de ces deux sentiments l’emporte sur l’autre, car ils sont tour à tour vainqueurs. En cette circons- tance, les deux chevaliers obéirent à la rigoureuse loi du devoir et de l’honneur, en suspendant leur querelle amoureuse pour voler au secours de leur camp. Toutefois, ce fut encore Amour qui l’emporta ; car, si leur dame ne leur avait point ordonné d’en agir ainsi, la cruelle ba- taille ne se serait terminée qu’avec le triomphe de l’un d’eux, et c’est en vain qu’Agramant et son armée auraient réclamé leur aide. Amour n’est donc pas toujours funeste ; s’il est souvent nuisible, il est parfois utile. Les deux chevaliers païens, ayant différé toute querelle, s’en vont maintenant au secours de l’armée d’Afrique, et se diri- gent vers Paris, accompagnés de leur gente dame. Avec eux – 532 –