» Vient maintenant Hercule, avec son pied à demi brûlé et ses pas débiles, qui reproche à son voisin, dont à Budrio il a pro- tégé et rallié l’armée en fuite, de lui avoir ensuite, pour récom- pense, fait la guerre et de l’avoir chassé jusqu’aux frontières de Barco. Celui-ci est le prince à propos duquel je ne saurais déci- der s’il y a plus de gloire à acquérir dans la paix que dans la guerre. » Les habitants de la Pouille, des Calabres et de la Lucanie garderont de ses faits une longue mémoire ; il tirera une gloire sans égale de son combat singulier avec le roi des Catalans, et, par plus d’une victoire, se fera un nom parmi les capitaines in- vincibles. Sa valeur lui vaudra le trône plus de trente années avant qu’il lui soit dû. » Et autant qu’on peut avoir d’obligation à un prince, sa ci- té lui en aura. Et ce ne sera pas pour avoir changé ses marais en champs d’une grande fertilité ; ce ne sera pas pour l’avoir entou- rée de murs et de fossés qui la rendront plus spacieuse à ses ha- bitants, ni pour l’avoir ornée de temples et de palais, de places, de théâtres et de mille embellissements ; » Ce ne sera pas pour l’avoir défendue des griffes et de la fureur du lion ailé, ni pour l’avoir seule maintenue en paix, ainsi que tout l’État, alors que la torche française aura incendié la belle Italie tout entière, et l’avoir préservée de toute crainte et de tout tribut ; ce ne sera pas pour de tels services, ou pour d’autres du même genre, que ses sujets seront reconnaissants à Hercule ; » Mais pour ce que leur rapportera son illustre descen- dance, Alphonse le Juste et Hippolyte le Bienfaisant, qui réalise- ront ce que l’antique renommée rapporte des fils du cygne de Tyndare, lesquels se privaient alternativement de la lumière du soleil pour se soustraire l’un l’autre à l’air malin. Chacun d’eux – 62 –