Un critique italien renommé a déclaré que dans le domaine de la satire, tout comme dans celui de l'épopée et de la comédie, Arioste excelle en se rapprochant fortement d'Horace. Ce dernier a réussi, plus que tout autre auteur latin, à maintenir un ton comique dans la satire. Pour nous, les satires d'Arioste sont précieuses car elles nous offrent un aperçu détaillé de la vie personnelle du poète. De ses cinq comédies, la plus célèbre et la meilleure est "I Suppositi". Ensuite, il y a "La Cassaria", "Il Negromante", "La Lena" et "La Scolastica". Cette dernière, inachevée par Arioste, a été terminée par son frère Gabriel. Ces cinq pièces montrent un haut degré des principales qualités de l'auteur de Roland, notamment l'abondance, l'énergie, la clarté et l'esprit d'observation. Toutes ont été un grand succès et ont élevé Arioste au rang des meilleurs auteurs comiques d'Italie, à l'exception de la dernière qui n'a pas été jouée de son vivant. Cependant, aux yeux de la postérité, son véritable titre ne réside ni dans ses comédies, ni dans ses satires, ni dans ses poésies lyriques composées en l'honneur de divers personnages de la Maison d'Este et en particulier du Cardinal Hippolyte. Son véritable titre se trouve dans Roland. De nos jours, les satires et les comédies d'Arioste sont principalement lues par les érudits, tandis que Roland est largement lu et a été traduit dans toutes les langues. Bien que ce soit une œuvre vieille de près de quatre siècles, Roland est toujours aussi prestigieux et immortel. Roland furieux a été publié pour la première fois à Ferrare, en 1515 ou 1516. Depuis, de nombreuses traductions françaises en prose et en vers ont été réalisées. Voltaire a d'ailleurs déclaré à ce sujet qu'il n'a jamais pu lire un seul chant de ce poème.