Quelle grande bonté que celle de ces anciens chevaliers ! Ils étaient rivaux, leurs croyances divergeaient et leurs corps souffraient encore de durs coups. Cependant, à travers les forêts sombres et les chemins dérobés, ils se déplaçaient ensemble, sans aucune suspicion pour venir entraver leur chemin. Sous la stimulation de quatre éperons, le cheval de bataille arrive à un point où la route se divise en deux. Ne sachant pas quel chemin la jeune dame avait emprunté – car sur les deux, on pouvait voir des traces nouvelles sans distinction – ils se remirent au hasard pour choisir, Renaud prenant un chemin et le Sarrasin, l'autre. Traversant le bois, Ferragus s'avance longtemps pour finalement retourner au point de départ. Il se retrouve à nouveau au bord de la rivière, là où son casque était tombé dans l'eau. Ne croyant plus retrouver la dame, il espère récupérer le casque dissimulé par le fleuve. Il descend donc sur le bord mouillé, là où le casque était tombé. Mais ce dernier est tellement enfoncé dans le sable qu'il aura du mal à le récupérer. Avec une grande branche d'arbre émondée qu'il avait transformée en longue perche, il sonde le fleuve et cherche au fond, sans laisser un endroit sans l'explorer. Alors qu'il s'irrite de ce retard, il aperçoit émerger du milieu du fleuve un chevalier à l'air hautain, immergé jusqu'à la poitrine. Excepté sa tête, ce chevalier était complètement armé, et tenait un casque dans sa main droite. C'était précisément le casque que Ferragus avait vainement cherché depuis longtemps. Avec colère, le chevalier s'adresse à Ferragus : "Ah ! traître, pourquoi regrettes-tu de me laisser le casque que tu aurais dû me rendre depuis longtemps ?