Renaud a bu d'une coupe qui le rend amoureux, il est maintenant rongé par le désir ; Angélique, en revanche, a bu de l'autre et l'effet est différent, elle déteste et fuit Renaud. Cette eau, contenant un venin secret qui transforme l'amour en haine, obscurcit soudainement le regard serein de la dame que Renaud a sous les yeux. Son visage se ternit et d'une voix tremblante, elle supplie Sacripant de ne pas attendre l'approche du guerrier, mais de prendre la fuite avec elle. Sacripant, déconcerté, lui répond : "Est-ce que ma valeur est si peu appréciée que vous pensez que je suis incapable de vous défendre de lui? Avez-vous donc déjà oublié les batailles d'Albracca, ainsi que la nuit où je vous ai défendu seul et nu contre Agrican et toute son armée?" Elle ne répond pas et ne sait plus quoi faire, car Renaud est maintenant trop proche d'elle. Renaud menace Sacripant de loin, dès qu'il aperçoit son cheval. Il reconnaît également le visage angélique qui a allumé le feu de l'amour en lui. Ce qui s'est passé ensuite entre ces deux chevaliers altiers est réservé pour le prochain chapitre. Sacripant fait ici référence à son bravoure : bien que blessé et à la tête de seulement trois cents hommes, il avait réussi à sauver Angélique de la ville d'Albracca où elle était assiégée par le roi Agrican.