Quand il se prépare à attaquer son ennemi, il le voit s'éloigner vers le ciel.
Il assène des coups à Gradasse et à Roger, tantôt à la tête, tantôt à la poitrine, tantôt au dos. Et les attaques en retour demeurent inutiles, car il est si rapide qu'on le voit à peine. Il se déplace, décrivant de grands cercles, et quand il semble menacer l'un des deux guerriers, il attaque l'autre. Il éblouit tellement les deux guerriers qu'ils ne parviennent plus à voir d'où viennent les attaques.
La bataille entre les deux guerriers au sol et celui dans les airs se poursuit jusqu'à l'heure où un voile obscur se déploie sur le monde, atténuant toutes ses beautés. Tout se passe comme je le raconte, sans exagération. J'étais témoin, je le sais, et pourtant je n'ose toujours pas en parler à quiconque, car cette scène extraordinaire ressemble plus à un conte de fées qu'à la réalité.
Le chevalier volant porte un bouclier recouvert d'une magnifique toile de soie. Je ne sais pas pourquoi il avait insisté pour le garder caché sous ce tissu, car dès qu'il le révèle, quiconque le regarde est contraint de s'éblouir, de s'effondrer comme un corps sans vie et de se retrouver à la merci de l'envoûteur.
Le bouclier brille comme un rubis, et aucune autre lumière n'est si éclatante. Face à son éclat, les deux guerriers ont dû s'effondrer sur le sol, les yeux aveuglés et inconscients. J'ai également perdu connaissance un certain temps, avant de finalement me réveiller. Je ne vois plus ni les guerriers ni le nain, seulement un champ de bataille vide et une montagne et une plaine plongées dans l'obscurité.
J'ai ensuite pensé que l'enchanteur avait surpris les deux guerriers avec la puissance de son bouclier étincelant, leur avait enlevé leur liberté et m'avait ôté tout espoir. Ainsi, à cet endroit qui abritait mon cœur, j'ai prononcé un dernier adieu en partant. Maintenant, vous devez juger de mon histoire.