Hercule fait donc son apparition, avec ses pas hésitants et son pied partiellement brûlé. Il reproche à son voisin, à qui il a autrefois protégé et regroupé l'armée à Budrio, de l'avoir par la suite banni aux frontières de Barco en lui faisant la guerre. Ce prince, pour lequel il est difficile de trancher si la gloire est plus grande en temps de paix ou de guerre, entre alors en scène. Les habitants de la Pouille, des Calabres et de la Lucanie garderont un souvenir indélébile de ses hauts faits. Il obtiendra une gloire incomparable de son duel solitaire avec le roi des Catalans, et par plusieurs victoires, il s'établira parmi les chefs invincibles. Sa bravoure lui accordera le trône bien plus tôt qu'il ne laurait dû. La reconnaissance de sa cité envers ce prince sera immense. Non parce qu'il aura transformé ses marécages en champs d'une incroyable fertilité ; ni parce qu'il l'aura entourée de murs et de douves pour lui donner plus d'espace ; ni même parce qu'il l'aura ornée de temples, palais, places, théâtres et de nombreuses autres embellissements. Cette gratitude ne naîtra pas non plus du fait qu'il l'aura protégée des griffes et de la fureur du lion ailé. Et encore moins parce qu'il aura préservé la paix dans toute la cité et dans l'État entier alors même que la flamme française enflammait toute l'Italie. Il n'aura pas à être remercié non plus d'avoir préservé sa cité de toute peur et de toute taxation. Aucun de ces services, ou autres du même genre, ne sera la source de la gratitude de ses sujets envers Hercule. Mais ce sera sa lignée illustre, Alphonse le Juste et Hippolyte le Bienfaisant, qui suscitera leur gratitude. Ces deux hommes accompliront ce que l'ancienne renommée raconte des fils du cygne de Tyndare, qui choisissaient alternativement de renoncer à la lumière du soleil pour échapper au mal. Chacun d'eux...