L'un de ses soldats a annoncé une menace imminente. Une grande troupe de mercenaires germains avait franchi le Rhin. Ils seraient sur place dans deux jours. C'est à ses soldats de décider s'ils veulent déplacer leurs troupes hors du camp avant que les peuples environnants s'en rendent compte. Ils pourraient diriger leurs troupes vers Cicéron ou Labiénus qui se trouvent tous deux dans un périmètre de cinquante milles. Il assure, sous serment, qu'il leur accordera un passage libre sur son territoire. Par ce geste, il sert son pays en le débarrassant de la garnison des troupes, et témoigne sa reconnaissance pour les bienfaits de César. Après cette conversation, Ambiorix se retire. Arpinéius et Junius rapportent aux légats ce qu'ils ont entendu. Cette nouvelle les étonne et les perturbe. Bien qu'il s'agisse des paroles d'un ennemi, ils ne pensent pas pouvoir les ignorer. Ils doutent de la capacité d'une cité obscure et peu puissante comme celle des Eburons à se révolter contre le peuple romain. L'affaire est alors présentée en conseil et une vive discussion a lieu. Lucius Aurunculéius, plusieurs tribuns et les centurions de la première cohorte sont d'avis qu'il ne faut rien risquer ou quitter leurs quartiers d'hiver sans ordre direct de César. Ils suggèrent qu'ils pourraient résister aux Germains, quel que soit leur nombre, tant qu'ils sont retranchés dans un camp. Avant d'épuiser leurs vivres, ils recevront sûrement des renforts soit de César soit des camps voisins. Quant à Se déterminer sur une question d'importance aussi cruciale en se basant sur les suggestions d'un ennemi serait, disent-ils, une conduite irresponsable et des plus honteuses. Titurius par contre, s'insurgeait. Il soutient qu'il sera trop tard si les ennemis, renforcés par les Germains, augmentent leur nombre ou si un malheur advient aux quartiers voisins. Selon lui, le meilleur moment pour prendre une décision est maintenant. Il pense que César est parti pour l'Italie. Il mentionne le cas des Carnutes qui auraient pris la décision d'assassiner Tasgétios et des Eburons qui ne seraient pas venus les attaquer s'il avait été en Gaule.