L'arrière-garde helvète s'est retrouvée en conflit avec notre cavalerie sur un terrain qu'elle n’avait pas choisi. Bien qu'elle ait perdu quelques hommes, ce combat a exacerbé l'orgueil de nos adversaires. Ils avaient réussi à repousser une cavalerie de grande envergure avec seulement cinq cents cavaliers. De ce fait, leur audace a commencé à grandir, n’hésitant pas à affronter l'ennemi et à nous harceler avec leurs combats d'arrière-garde. De son côté, César se contentait de retenir ses soldats, empêchant l’ennemi de voler et de détruire nos réserves de fourrage. Pendant près de quinze jours, nous avons ainsi progressé, toujours à une distance relativement courte de l'arrière-garde ennemie. Chaque jour, César demandait aux Héduens de lui fournir le blé qu’ils lui avaient promis. En raison du froid - la Gaule est une région nordique - les récoltes n'étaient pas mûres et il y avait également une pénurie de fourrage. Les Héduens ne cessaient de repousser leur livraison, affirmant que les céréales étaient en cours de collecte ou en route. Quand César s'est rendu compte qu'ils le trompaient et que le jour de la distribution mensuelle aux soldats approchait, il a convoqué les chefs héduens présents dans son camp. Il leur a reproché leur incapacité à fournir des céréales ou à en acheter quand l’ennemi était si proche et la situation si critique. De plus, César leur a fait comprendre qu'il avait engagé cette guerre en grande partie pour répondre à leurs supplications. Face à ces accusations, Liscos, le chef des Héduens, a révélé qu'il y avait des personnalités influentes qui dirigeaient le peuple.