César offrait à son frère Diviciacos les honneurs et la reconnaissance d'antan. Un malheur frappant les Romains nourrirait son espoir d'accéder à la royauté grâce aux peuples helvètes. Cependant, l'hégémonie romaine lui enlevait cet espoir, non seulement de régner, mais même de maintenir son influence. César apprit également à travers son enquête que lors de la récente bataille de cavalerie défavorable à nos armées, Dumnorix et ses troupes avaient été les premiers à fuir. La cavalerie auxiliaire des Héduens soutenant César était dirigée par Dumnorix. Ce fut leur déroute qui entraîna la panique au sein du reste de la troupe. Les informations recueillies alimentèrent les soupçons de César, renforcés par des certitudes indéniables : Dumnorix avait aidé les Helvètes à traverser le territoire des Séquanes, il avait orchestré l'échange d'otages entre les deux peuples et cela sans l'approbation de César ou de ses concitoyens, ignorant même leur avis. Accusé par le premier magistrat des Héduens, César y voyait des raisons suffisantes pour sévir personnellement ou pour inviter son peuple à le punir. Cependant, une chose faisait obstacle à ces raisons. Diviciacos, le frère du traitre, montrait une aventure complète au peuple romain et une grande affection pour César. César reconnaissait en lui des qualités exceptionnelles de loyauté, d'intégrité et de modération. Il craignait donc de l'affecter en punissant son frère. Avant de prendre des mesures, César convoqua Diviciacos. Au lieu de faire appel à ses traducteurs habituels, il demanda à Caïus Valérius Troucillus, un personnage éminent de la Gaule romaine et un ami proche en qui il avait une confiance profonde, de servir d'interprète. Il informa Diviciacos des accusations portées contre Dumnorix et des informations qu'il avait recueillies lors de discussions privées. Il le supplia de ne pas être offensé si César lui-même prenait des décisions concernant le coupable après un examen approprié, ou s'il demandait à son peuple de le juger. Diviciacos se jeta, les larmes aux yeux, dans les bras de César, le suppliant de ne pas agir de manière trop sévère envers son frère. Il savait que les accusations portées étaient vraies et que personne n'en doutait.