Selon les rapports ultérieurs des prisonniers, l'ennemi n'avait remarqué ni l'approche de César ni celle de Labiénus. C'est alors que Considius arrive à toute allure, annonçant que la montagne, que Labiénus était censé occuper, est détenue par les ennemis. Il prétend avoir reconnu les Gaulois à leurs armes et à leurs insignes. César remonte promptement ses troupes sur une colline voisine et les dispose en ordre de combat. Il avait précédemment adressé des instructions à Labiénus pour ne pas débuter le combat tant qu'il n'aurait pas vu que les forces de César étaient proches du camp ennemi. En effet, César souhaitait que l'attaque soit simultanée de tous côtés. C'est pourquoi le légat, une fois positionné sur la montagne, attendait l'arrivée de nos forces et évitait de lancer l'attaque. Ce n'est qu'un long moment plus tard, durant la journée, que César apprend la vérité par l'intermédiaire de ses éclaireurs. Ce sont ses propres troupes qui occupent la montagne et les Helvètes ont levé le camp. Considius, pris de peur, avait erronément rapporté avoir vu ce qu'il n'avait pas vu. Le même jour, César suit l'ennemi à une distance réglementaire et établit son camp à trois mille pas du leur. Le lendemain, seulement deux jours avant de devoir distribuer le blé aux troupes, César estime qu'il est nécessaire de s'occuper de l'approvisionnement. Alors qu'il sait que Bibracte, de loin la plus grande et la plus riche ville des Éduens, n'est qu'à dix-huit milles de là, il choisit de laisser les Helvètes et de se diriger vers Bibracte. C'est alors que les esclaves de Lucius Emilius, un décurion de la cavalerie gauloise, s'échappent et révèlent ce plan à l'ennemi. Les Helvètes ont-ils alors perçu cela comme un repli des Romains dû à la peur, surtout après avoir vu qu'ils n'avaient pas attaqué malgré leur position dominante la veille ? Ou étaient-ils certains de pouvoir nous couper les vivres ? Quoi qu'il en soit, ils changent de tactique, se retournent et commencent à poursuivre et à harceler notre arrière-garde. Lorsque César pour ses troupes se fait attaquer par l'ennemi, il les fait reculer sur une colline voisine et dépêche ses cavaliers pour contenir l'assaut ennemi. Il met aussi en formation de combat ses quatre légions de vétérans sur trois rangs à mi-hauteur de la colline. Sur le sommet, il place les deux légions qu'il a dernièrement levées en Gaule.