Il est évident que les Héduens n'avaient pas prêté main-forte aux Romains lors de leur dernière guerre contre les Allobroges et que Rome, de son côté, ne les avait pas soutenus dans le récent conflit qu'ils avaient eu avec lui et les Séquanes. Il était forcé de soupçonner que, sous couvert de cette amitié affichée, César avait une armée en Gaule uniquement pour s'attaquer à lui. Si César ne quitte pas la Gaule et n'y retire pas ses forces, il le considérera alors non pas comme un ami, mais comme un ennemi. Si jamais il parvient à le tuer, cela ferait plaisir à beaucoup de nobles et de chefs politiques à Rome. Ils lui avaient assuré de cela par le biais de leurs agents ; Il pourrait gagner leur bienveillance et leur amitié à ce prix. Mais s'il partait et lui laissait la Gaule, il montrerait sa gratitude de manière grandiose et il entreprendrait toutes les guerres qu'il voudrait sans que César ait à en connaître les efforts ou les dangers. César lui a expliqué longuement pourquoi il ne pouvait pas se désintéresser de la situation. Ce n'était pas dans ses habitudes et encore moins celles du peuple romain de renoncer à des alliés dévoués. De plus, il ne pensait pas que la Gaule appartenait davantage à Arioviste qu'aux Romains. Les Arvernes et les Rutènes avaient été vaincus par Q. Fabius Maximus ; le peuple romain leur avait pardonné en ne transformant pas leur territoire en province et sans leur imposer de tribut. Si la considération était basée sur l'antériorité de la date, le pouvoir des Romains sur la Gaule apparaît le plus légitime ; cependant, si on se réfère à la décision du Sénat, la Gaule devrait être libre, car elle avait souhaité conserver ses propres lois même si elle avait été vaincue par Rome. Pendant que ces discussions avaient lieu, César a été informé que les cavaliers d'Arioviste s'approchaient de la colline, chargeaient en direction de nos troupes et leurs lançaient des pierres et des flèches. César a alors interrompu la conversation, est retourné vers ses hommes et leur a ordonné de ne pas répondre aux Germains, même par un seul tir. En effet, bien qu'il n'aurait pris aucun risque à engager une légion d'élite contre les cavaliers, il ne voulait pas laisser penser qu'après avoir vaincu ses ennemis, il les avait attaqués pendant des pourparlers de paix.