En revanche, des batailles de cavalerie se produisaient quotidiennement. Ceci était le mode de combat auquel les Germains étaient formés. Ils comptaient six mille cavaliers et le même nombre de fantassins, tous choisissant parmi l'ensemble des troupes les plus vaillants et agiles pour leur sûreté personnelle. Ces fantassins étaient leurs compagnons de combat. C'était vers eux que les cavaliers se repliaient en cas de nécessité; ils protégeaient celui qui, gravement blessé, tombait de son cheval. Leur agilité, acquise grâce à leur entraînement, était telle qu'ils pouvaient suivre le mouvement des chevaux en courant et en se tenant à leur crinière. Lorsque César constata que son adversaire se confinait dans son camp, il décida de ne plus être privé de ravitaillement. Il choisit, au-delà de la position occupée par les Germains, un endroit convenable pour établir un camp et y dirigea son armée. Les troupes avançaient en ordre de bataille sur trois rangs, les deux premières lignes ayant ordre de rester sous les armes tandis que la troisième fortifiait le camp. Arioviste y envoya environ seize mille hommes équipés à la légère et toute sa cavalerie. Leur mission était d'effrayer les Romains et de perturber leurs travaux. Cependant, César maintint son plan : les deux premières lignes devaient contenir l'ennemi tandis que la troisième terminait la construction du camp. Le lendemain, suivant son habitude, César fit sortir ses troupes des deux camps et disposa son armée en bataille à une certaine distance devant le grand camp, défiant ainsi l'ennemi. À midi, voyant que les Germains ne s'avançaient pas, il ramena ses troupes à leurs campements. Arioviste décida alors d'envoyer une partie de ses forces pour attaquer le petit camp, ce qui déclencha un combat.