Il y eut une lutte acharnée des deux côtés jusqu'au soir. À la tombée de la nuit, Arioviste ramena ses troupes à son camp, les pertes étaient importantes des deux côtés. En interrogeant des prisonniers, César demanda pourquoi Arioviste n'avait pas déclenché une bataille générale. Il découvrit que c'était dû à une coutume des Germains selon laquelle les femmes, par le biais de la divination, devaient décider si une bataille devait avoir lieu ou non. Selon elles, les Germains ne pourraient pas remporter la victoire s'ils engageaient le combat avant la nouvelle lune. Le lendemain, César, après avoir alloué des forces suffisantes pour garder chaque camp, aligna toutes ses troupes auxiliaires à la vue de l'ennemi devant le petit camp. Sachant que ses légionnaires étaient en infériorité numérique par rapport aux troupes d'Arioviste, il chercha à masquer leur nombre en utilisant ces auxilières. Il dispersa ensuite ses légions en formation de combat sur trois rangs, avançant jusqu'au camp ennemi. Les Germains, poussés à bout, décidèrent finalement de faire sortir leurs troupes. Ils les organisèrent par tribus à intervalles réguliers: les Harudes, Marcomans, Tribocques, Vangions, Némètes, Sédusiens, Suèves. Et pour supprimer tout espoir de fuite, ils formèrent une barrière continue à l'arrière du front avec leurs chariots et véhicules. Leurs femmes, montées sur ces véhicules, tendaient leurs mains ouvertes et versaient des larmes, implorant ceux qui partaient au combat de ne pas les réduire à l'esclavage des Romains. Ce jour-là, César confia le commandement spécifique de chaque légion à ses légats et à son quêteur, pour que les soldats soient inspirés par leur bravoure individuelle. Lui-même engagea le combat à partir du flanc droit, car il avait remarqué que la ligne ennemie était moins solide de ce côté. Lorsque le signal fut donné, ses soldats se précipitèrent sur l'ennemi avec une telle force que ces derniers, surpris par leur soudaine attaque, n'eurent pas le temps de lancer leurs javelots. Abandonnant cette arme, ils engagèrent un combat au corps à corps avec leurs épées.