Le camp était protégé par un retranchement de douze pieds de haut ainsi qu'un fossé de dix-huit pieds. À huit miles de ce camp se trouve une ville de la Rémoise, nommée Bibrax. Les Belges ont lancé une attaque agressive sur la ville lors de leur passage. La résistance de la ville avait été très ardue ce jour-là. Les Gaulois et les Belges ont la même façon de mener l'assaut : ils s'entourent d'abord les murs, puis ils commencent à jeter des pierres de tous les côtés. Ensuite, lorsque le rempart est déserté par ses défenseurs, ils forment la tortue (une stratégie de défense), allument des feux aux postes et sapent la muraille. Cette stratégie était facile à suivre, car les assaillants étaient si nombreux à lancer des pierres et des flèches que personne ne pouvait rester sur le rempart. L'assaut avait été interrompu par l'arrivée de la nuit. À ce moment-là, le Rémois Iccios, un homme de haute naissance et grandement respecté parmi les siens, qui commandait la place et avait déjà envoyé une députation pour demander la paix, lance un appel à César pour demander du renfort, faute de quoi il ne pourra tenir plus longtemps. Au milieu de la nuit, César envoie au secours des assiégés des Numides, des archers Crétois et des frondeurs Baléares, guidés par ceux qui avaient transmis le message d'Iccios. L'arrivée de ces troupes rend l'espoir aux Rèmes et leur donne une nouvelle énergie pour se défendre, tout en enlevant à l'ennemi l'espoir de prendre la ville. En conséquence, après une brève halte devant la ville et ayant ravagé les terres des Rèmes et brûlé tous les villages et tous les bâtiments qu'ils pouvaient atteindre, ils se dirigent avec toutes leurs forces vers le camp de César et s'installent à moins de deux mille pas. Le camp de César, selon la fumée et les feux, s'étendait sur plus de huit milles. César, conscient du nombre d'ennemis et de leur grande réputation de bravoure, décide d'abord de retarder la bataille. Il mène néanmoins des combats de cavalerie tous les jours, pour évaluer la valeur de l'ennemi et le courage de ses propres troupes. Il réalisera rapidement que ses troupes ne sont pas inférieures à celles de l'ennemi. L'espace qui s'étend devant le camp est naturellement favorable à la formation d'une ligne de bataille.