La bataille s'organise autour de la colline où notre camp est situé. Surplombant légèrement la plaine, son emplacement est idéal pour nos troupes qui y prennent place. Les deux extrémités de la colline se terminent par des pentes abruptes, formant une sorte de crête qui s'abaisse graduellement vers la plaine. Pour prévenir toute attaque sur les flancs, César ordonne de creuser un fossé d'environ quatre cents pas de long à chaque extrémité. Il établit à ces mêmes extrémités des redoutes et dispose des machines de guerre pour contrer l'ennemi. La disposition est conçue pour dissuader les ennemis, malgré leur grand nombre, de tenter une attaque latérale lorsque nous serons engagés dans le combat. Ensuite, César laisse les deux légions de formation récente dans le camp, prêtes à être appelées en renfort si nécessaire. Les six autres sont déployées en rang de bataille devant le camp. L'ennemi, de son côté, déploie également ses troupes. Un marécage de faible étendue sépare les deux armées. L'ennemi reste sur ses positions, espérant que nos troupes seront les premières à tenter de le franchir. De notre côté, nous sommes prêts à profiter de toute difficulté de l'ennemi lorsqu'il tentera à son tour de le franchir. Un combat de cavalerie s'engage entre les deux lignes. Aucune des deux armées n'ose être la première à traverser le marais. Une fois le combat de cavalerie terminé à notre avantage, César ordonne le retour de ses troupes au camp. Sans perdre de temps, les ennemis se dirigent vers l'Aisne, la rivière qui coule derrière notre camp. Ils trouvent des gués et tentent d'y faire traverser une partie de leurs forces. Leur objectif est double : s'emparer du poste contrôlé par le légat Quintus Titurius et couper notre pont. Si cela échoue, ils prévoient de ravager le territoire des Rèmes, empêchant ainsi notre ravitaillement. Informé par Titurius de cette manœuvre, César fait passer le pont à la cavalerie, à l'infanterie légère des Numides, aux frondeurs et aux archers et marche contre l'ennemi. Un combat violent s'ensuit.