Après être revenu auprès de César, l'homme expliqua : « Les Bellovaques ont toujours été des alliés et des amis fidèles des Héduens. Cependant, sous la persuasion de leurs dirigeants, qui leur dépeignaient les Héduens comme des esclaves de César soumis à divers traitements honteux et humiliants, ils ont choisi de rompre leur lien avec les Héduens pour déclarer la guerre à Rome. Ceux qui ont pris cette décision, se rendant compte des dégâts qu'ils avaient causés à leur pays, se sont réfugiés en Bretagne. Les Bellovaques s'unissent aux Héduens pour demander à César de les traiter avec sa naturelle clémence et bonté. S'il agit de la sorte, il renforcera la réputation des Héduens auprès de tous les peuples belges, dont les troupes et l'argent leur permettent toujours de faire face en cas de guerre. » César répondit alors qu'en vue de la considération qu'il a pour Diviciacos et les Héduens, il accepterait la soumission des Bellovaques et serait clément envers eux. Comme leur cité avait une grande influence parmi les cités belges et était la plus peuplée, il demanda six cents otages. Une fois qu'ils ont été livrés et toutes les armes de la cité remises, il partit en direction du pays des Ambiens. À son arrivée, ces derniers se soumirent complètement. Leurs voisins étaient les Nerviens. À la lumière des enquêtes que César avait menées sur leur caractère et leurs habitudes, il en a appris plus sur eux. Les commerçants n'étaient pas du tout bienvenus chez eux, ils ne voulaient pas que l'on introduise du vin ou tout autre produit de luxe, estimant que cela aurait un effet néfaste sur leur âme et affaiblirait leur courage. Ces personnes étaient robustes et avaient une grande valeur guerrière. Ils méprisaient les autres Belges qui s'étaient soumis à Rome, les accusant de fouler au pied l'héritage de leurs ancêtres. Ils ont affirmé qu'ils ne soumettraient aucun représentant et n'accepteraient aucune proposition de paix. Après trois jours de marche à travers le pays des Nerviens, César a découvert, en interrogeant des prisonniers, que la rivière Sambre n'était qu'à une dizaine de kilomètres de son camp. Tous les Nerviens s'étaient positionnés de l'autre côté de cette rivière, où ils attendaient l'arrivée des Romains avec leurs alliés Atrébates et Viromandues.