De l'autre côté de la rivière, une pente similaire se dressait. Les deux cents pas en bas de celle-ci étaient dégagés, alors que la partie supérieure de la colline était couverte de bois assez dense pour que le regard peine à y pénétrer. C’est dans ces bois que l’ennemi se cachait ; l’espace découvert le long de la rivière était seulement occupé par quelques postes de cavaliers. Le cours d'eau avait une profondeur d'environ trois pieds. 

César, menant sa cavalerie, suivait avec toutes ses troupes à une courte distance. Cependant, il avait réorganisé sa marche de façon différente de ce que les Belges avaient rapporté aux Nerviens. À l'approche de l'ennemi, il adapta sa stratégie habituelle : six légions avançaient sans bagages, suivies par les convois de toute l'armée. Deux légions formant l'arrière-garde, qui avaient été levées récemment, protégeaient les convois. Sa cavalerie traversa la rivière, aux côtés des frondeurs et des archers, et s'engagea dans la bataille avec les cavaliers ennemis. Ces derniers, se réfugiaient alternativement dans la forêt près de leurs alliés et chargeaient les nôtres, qui n'osaient pas les poursuivre au-delà de la limite du terrain découvert.

Pendant ce temps, les six premières légions, ayant établi le camp, entreprirent de le fortifier. Lorsque nos convois furent aperçus par ceux cachés dans la forêt, ils décidèrent que c’était le moment propice pour engager le combat. Formation en place et unités disposées dans la forêt, ils se sont rués en bloc sur nos cavaliers. Ils ne rencontrèrent aucune difficulté pour les vaincre et les disperser ; puis, à une vitesse incroyable, ils se précipitèrent vers la rivière. Ils semblaient presque simultanément être à l'orée de la forêt, traverser la rivière et déjà aux prises avec nous. Avec la même rapidité, ils escaladèrent la colline opposée, se dirigeant vers notre camp et ceux qui travaillaient à sa construction.

César avait du pain sur la planche : il devait non seulement hisser l'étendard pour signaler l'alerte, mais aussi sonner la trompette.