Après avoir avancé nos mantelets et construit une butte, nous avons entrepris la construction d'une tour à une certaine distance. Les ennemis ont commencé à nous ridiculiser depuis leurs remparts, se moquant de l'immense préparation à une distance pareille. Ils se demandaient de quels bras et muscles nous disposions, surtout compte tenu de notre taille infime à leurs yeux (car la plupart des Gaulois, en général, considéraient notre petite stature face à leur grande taille comme un motif de mépris), pour prétendre placer une tour d'un tel poids sur le mur?

Cependant, quand ils ont vu la tour se déplacer et s'approcher des murs, ils ont été vivement impressionnés par ce spectacle inhabituel et étrange. Ils ont envoyé des députés à César, pour lui dire : « Ils ne pouvez pas croire que les Romains ne soient pas aidés par les dieux dans la conduite de la guerre, puisqu'ils étaient capables de faire avancer si vite des machines d'une telle hauteur. » Ils ont ensuite annoncé qu'ils se rendaient, avec leurs personnes et tous leurs biens. Ils n'avaient qu'une demande, une supplication. Si César, réputé pour sa clémence et sa bonté, décidait de ne pas anéantir les Atuatuci, qu'il ne les prive pas de leurs armes. Presque tous leurs voisins les détestaient et étaient jaloux de leur valeur ; s'ils rendaient leurs armes, ils seraient sans défense face à eux. Ils préféraient subir n'importe quel sort de la part des Romains, plutôt que de périr torturés par ceux parmi lesquels ils avaient toujours régné. 

César a répondu que son habitude de clémence, plutôt que leur comportement, l'encourageait à préserver leur nation, s'ils se rendaient avant que le bélier n'ait touché leur mur. Cependant, il ne pourrait accepter leur reddition sans la remise de leurs armes. Il agirait comme il l'avait fait avec les Nerviens, il interdirait à leurs voisins de faire le moindre mal à un peuple soumis à Rome. Les députés ont rapporté ces conditions à leur peuple, et sont revenus dire qu'ils acceptaient. Un grand nombre d'armes ont été jetées du haut du mur dans le fossé devant la place. Elles formaient des monceaux presque jusqu'au sommet du rempart et de notre terrassement. Cependant, comme on l'a constaté par la suite, les assiégés en avaient caché environ un tiers.