La bataille s'est prolongée environ de la quatrième heure du jour jusqu'au coucher du soleil. Cette bataille a mis fin à la guerre des Vénètes et de toutes les peuples de cette côte. En effet, non seulement tous les jeunes hommes y étaient, mais aussi tous ceux qui, bien que plus âgés, étaient de bon conseil ou occupaient une certaine hiérarchie. Ils avaient mobilisé tous leurs vaisseaux en un seul endroit. Une fois ces vaisseaux perdus, les survivants ne savaient pas où se réfugier ou comment défendre leurs villes. Ils se rendirent donc à César avec tout ce qu'ils possédaient. Ce dernier a décidé de les punir sévèrement afin que, à l'avenir, les barbares respectent davantage les droits des ambassadeurs. Il a donc ordonné l'exécution de tous les sénateurs et a vendu le reste aux enchères. Pendant que ces événements se déroulaient chez les Vénètes, Quintus Titurius Sabinus est arrivé, avec les troupes que César lui avait confiées, chez les Unelles. Ils étaient dirigés par Viridovix, qui commandait également toutes les autres villes rebelles, d'où il avait recruté une armée conséquente. Peu de jours après l'arrivée de Sabinus, les Aulerques Eburovices et les Lexovii, ayant tué leur sénat qui était contre la guerre, fermèrent leurs portes et se joignirent à Viridovix. En outre, une multitude formidable venait de tous les recoins de la Gaule, des gens sans scrupules et des malfaisants attirés par l'espoir du butin et l'amour de la guerre, délaissant l'agriculture et les travaux journaliers. Sabinus, installé dans un camp bien situé à tous points de vue, y restait cantonné, tandis que Viridovix s'était posté à deux milles de distance et offrait le combat chaque jour. Déjà, l'ennemi commençait à mépriser Sabinus, et même les commentaires de nos soldats ne l'épargnaient pas. Il a fait si fortement croire qu'il avait peur que l'ennemi osait venir jusqu'à notre parapet. Il était poussé par la conviction qu'un légat ne devrait pas livrer bataille à une telle multitude, surtout en l'absence du général en chef, à moins d'avoir un avantage du terrain ou une occasion favorable.