Il expliqua ses intentions. D'après les instructions qu'ils avaient reçues, ils firent sortir les cohortes qui avaient été laissées pour garder le camp et qui étaient encore pleines d'énergie. Elles prirent un chemin détourné pour qu'elles ne soient pas visibles depuis le camp ennemi. Pendant que la bataille captivait l'attention de tous, elles atteignirent rapidement la partie de la fortification que nous avons mentionnée ; elles forcèrent leur passage et se regroupèrent dans le camp de l'ennemi avant même que celui-ci ait pu bien les voir ou comprendre ce qui se passait. A l'écoute du tumulte venant de cette direction, nos troupes séntirent une force nouvelle, comme cela arrive généralement quand il y a l'espoir de vaincre, et ils devinrent encore plus ardents. Les ennemis, se voyant encerclés de tous les côtés et perdant tout espoir, n'ont pensé qu'à sauter hors de la fortification pour chercher leur salut en fuyant. Nos cavaliers les poursuivirent à travers le terrain plat, et sur les cinquante mille Aquitains et Cantabres qui composaient cette armée, seul un quart a pu échapper à leurs attaques ; c'était déjà très tard dans la nuit quand ils sont rentrés au camp. Ayant appris cette bataille, la plus grande partie de l'Aquitaine s'est soumise à Crassus et a spontanément envoyé des otages : parmi ces peuples se trouvaient les Tarbelles, les Bigerrions, les Ptianii, les Vocates, les Tarusates, les Elusates, les Gates, les Ausques, les Garunni, les Sibuzates, les Cocsates ; seuls quelques-uns, qui étaient situés aux frontières, en s'appuyant sur l'approche de l'hiver, n'ont pas suivi cet exemple. Vers la même époque, même si l'été touchait à sa fin, César estima que, puisqu'il ne restait plus dans toute la Gaule pacifiée que les Morins et les Ménapes qui étaient toujours armés et qui ne lui avaient jamais demandé la paix, c'était une guerre qui pouvait être terminée rapidement, et il amena son armée dans ces régions. Il fut confronté à une tactique très différente de celle des autres Gaulois. Voyant que les plus grands peuples qui avaient combattu César avaient été complètement vaincus, et possédant une région couverte de forêts et de marécages, ils s'y installèrent avec tous leurs biens. César était parvenu à+ 67 -