Le Rhône, jusqu'au Jura, marque la frontière entre les Sequani et les Helvètes. Un mur de seize pieds de haut, précédé d'un fossé a été érigé pour défendre cette frontière. Après avoir achevé cet ouvrage, des postes ont été répartis et des redoutes établies pour entraver l'accès à toute personne non désirée. À la date convenue, lorsque les envoyés sont revenus, il a été déclaré que la tradition politique romaine, ainsi que les précédents, ne permettaient pas d'accorder à quiconque un passage à travers la province, ils doivent donc y renoncer. Mais les Helvètes, qui eurent perdu tout espoir, ont tenté de forcer le passage du Rhône à l'aide de bateaux et de radeaux. Cependant, leurs tentatives ont été vaines, car ils ont été repoussés par les défenses et les attaques de nos soldats. Il ne restait aux Helvètes qu'une seule option, celle de traverser le territoire des Séquanes. Cependant, cette route était cernée de défilés et ne pouvait être empruntée sans le consentement des Séquanes. Ils ont donc envoyé une ambassade à Dumnorix, un Éduen influent, pour lui demander de plaider leur cause. Grâce à sa grande influence et à sa popularité, Dumnorix a réussi à obtenir des Sequani l'autorisation pour les Helvètes de traverser leur territoire. Cela a abouti à un échange d'otages où les Séquanes se sont engagés à ne pas s'opposer au passage des Helvètes, à condition que ces derniers ne causent aucun dommage ni violence lors de leur traversée. La nouvelle a atteint César que les Helvètes prévoyaient de se diriger vers le territoire des Santones, en passant par les territoires des Séquanes et des Éduens. Ce territoire est proche de la ville de Tolosa, qui fait partie de la province romaine. César a donc réalisé qu'il devait intervenir si les choses continuaient ainsi.