Du blé et d'autres richesses à dérober attendaient. Il avait l'idée que l'attente des cavaliers était précisément la raison pour laquelle on demandait un délai.

La Meuse prend sa source dans les Vosges, un territoire occupé par les Lingons. Après recevoir un affluent du Rhin appelé le Waal et avoir formé avec lui l'île des Bataves, elle se jette dans l'Océan. À environ quatre-vingt mille pas de l'Océan, elle rejoint de nouveau le Rhin. 

Ce dernier, de son côté, prend sa source chez les Lépontes, qui habitent les Alpes. Il traverse ensuite rapidement de larges terres appartenant aux Nantuates, aux Helvètes, aux Séquanes, aux Médiomatrices, aux Triboques et aux Trévires. À l'approche de l'Océan, il se divise en plusieurs bras, formant une multitude d'îles gigantesques. Beaucoup d'entre elles sont occupées par des nations féroces et barbares, dont certains se sustentent à partir de poissons et d'œufs d'oiseaux. Finalement, il se jette par plusieurs embouchures dans l'Océan.

César, pas plus loin que douze miles de l'ennemi, attend les députés. Ils le retrouvent en route et le supplient de ne pas aller plus loin. Face à ses refus répétés, ils demandent à ce que les cavaliers en avant-garde se retiennent de combattre. Ils souhaitent envoyer des députés aux Ubiens pour prendre leurs engagements sous serment. Dans ce cas, ils déclarent qu'ils accepteront les propositions de César. Ils demandent toutefois à disposer de trois jours pour cela.

César estime que leur objectif n'a pas changé : gagner trois jours pour permettre à leurs cavaliers absents de revenir. Tout de même, il prononce qu'il ne se déplacera pour ce jour de quatre miles que pour s'approvisionner en eau. Il leur demande de venir le voir le lendemain en nombre, pour qu'il puisse juger leurs demandes en connaissance de cause.

Entre-temps, il envoie ses préfets, qui le précèdent avec toute la cavalerie, un message précisant de ne pas attaquer l'ennemi, mais au contraire de se cantonner à un rôle défensif en cas d'attaque, jusqu'à ce qu'il puisse arriver avec son armée.