12. Cependant, dès que nos ennemis aperçurent nos cavaliers, au nombre d'environ cinq mille, ils les chargèrent. Eux-mêmes n'étaient pas plus de huit cents, car ceux qui étaient allés chercher du blé au-delà de la Meuse n'étaient pas encore revenus. Nos hommes ne soupçonnaient rien, pensant que la trêve que les députés ennemis avaient demandée à César pour cette journée était toujours en vigueur. En un rien de temps, ils semèrent le désordre dans nos rangs. Nos cavaliers tentaient de se reformer lorsque les ennemis mirent pied à terre, conformément à leur coutume. Ils commencèrent à frapper les chevaux par le dessous, renversant un grand nombre de nos hommes et mettant les autres en déroute. La panique était telle que la poursuite ne s'arrêta que lorsqu'ils aperçurent nos colonnes. Dans ces combats, nous avons perdu soixante-quatorze de nos cavaliers, y compris le valeureux Aquitain Pison, un homme noble dont l'ancêtre avait été roi de sa cité. Pison était venu au secours de son frère encerclé par les ennemis. Bien que blessé et désarçonné, Pison fit preuve d'un grand courage jusqu'à la fin. Son frère, ayant échappé à la mêlée, fut tué après avoir chargé l'ennemi. 13. Après cette bataille, César était convaincu qu'il ne devait plus accepter les députés ni les propositions de ceux qui avaient commencé les hostilités dans le dos, sous le couvert d'une demande de paix. Quant à l'idée de rester passif en attendant que la cavalerie ennemie revienne et renforce leurs rangs, il la jugeait folle. Connaissant la peur des Gaulois, il savait que ce seul combat aurait déjà augmenté le prestige de l'ennemi à leurs yeux. Il ne voulait pas leur laisser le temps de se décider. Il avait bien réfléchi à tout cela et avait partagé sa résolution avec ses légats et son questeur : il ne retarderait pas la bataille d'un jour. Le lendemain matin, une circonstance très favorable se présenta. En restant fidèles à leur traîtrise et leur hypocrisie, les Germains, avec tous leurs chefs, vinrent en grand nombre.