Il avait estimé que quatre-vingts navires de transport suffiraient pour le transport de deux légions. Les navires de guerre supplémentaires furent répartis entre son questeur, ses légats et ses préfets. À cela s'ajoutaient dix-huit bateaux de transport situés à huit milles de là, bloqués par des vents contraires pour atteindre le même port. Il les assigna à la cavalerie. Le reste de l'armée fut confié aux légats Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculeius Cotta. Leur mission était de conduire l'armée chez les Ménapes et dans les régions de Morini qui n'avaient pas envoyé de délégués. Le légat Publius Sulpicius Rufus, avec la garnison considérée convenable, fut chargé de la défense du port. Profitant d'une météo favorable, il leva l'ancre vers la troisième veille de la nuit. Ses cavaliers étaient censés atteindre l'autre port, s'y embarquer et le suivre. Mais ces derniers furent un peu lents. César, vers la quatrième heure du jour, arriva sur les côtes de Bretagne avec ses premiers navires. Là, il observa les troupes ennemies rangées et en armes sur toutes les collines. La configuration du lieu était telle que la mer était confinée entre les hauteurs. Les projectiles pouvaient être lancés depuis les hauteurs jusqu'à la côte. César, estimant un tel endroit inadapté pour un débarquement, attendit à l'ancre jusqu'à la neuvième heure pour que le reste de sa flotte arrivât. Au cours de cette attente, il convoqua les légats et les tribuns. Il leur expliqua ce qu'il avait appris de Volusénus et exposa ses plans. Il leur recommanda de se conformer aux nécessités de la guerre, surtout de la guerre navale où les situations peuvent changer rapidement. Il leur demanda de faire preuve de réactivité et d'exécuter toutes les manœuvres à son commandement. Une fois qu'il les renvoya, il eut la chance d'avoir simultanément un bon vent et une marée favorable. Il donna le signal et tout le monde leva l'ancre. Après avoir parcouru environ sept milles, il arriva sur une plage découverte où il put disposer ses navires. Les Barbares, ayant deviné nos intentions, avaient envoyé en avant leur cavalerie et leurs chars, une méthode de combat qui leur était familière. Le reste de leurs troupes suivit de près, se préparant à s'opposer à notre arrivée.