César disposait d'environ six cents navires de la sorte que nous avons décrit précédemment, ainsi que vingt-huit galères. Ces dernières étaient praticablement prêtes à prendre la mer. Il félicita les soldats et les chefs de cette opération pour leur travail, exposa ses intentions et ordonna à tous de se rassembler à Portus Itius. Il avait choisi ce lieu car il savait que c'était le point de départ le plus pratique pour traverser vers la Bretagne, qui n'était distante que d'environ trente milles. Il laissa les forces qu'il juges nécessaires pour cette opération à Portus Itius. César, quant à lui, rejoint les Trévires avec quatre légions sans bagages et huit cents cavaliers. Il avait appris que ces derniers ne se présentent plus aux assemblées et qu'ils mettaient son autorité en doute, tentant même de rallier les Germains de l'autre côté du Rhin. Les Trévires étaient un peuple possédant la plus puissante cavalerie en Gaule, ainsi qu'une infanterie conséquente. Ils vivaient près du Rhin, comme nous l'avons déjà mentionné. Au sein de cette tribu, deux hommes se disputaient le pouvoir : Indutiomaros et Cingétorix. A l'annonce de l'arrivée de César, Cingétorix se rendit auprès de lui, assurant loyauté et ne pas trahir l'amitié du peuple romain. Il informa César de la situation chez les Trévires. Indutiomaros, en revanche, commença à recruter de la cavalerie et de l'infanterie, préparant la guerre, se réfugiant dans la forêt des Ardennes, qui se situe à travers une grande étendue du territoire trévire, depuis le Rhin jusqu'aux frontières des Rèmes. En voyant plusieurs chefs trevires, effrayés par l'arrivée des forces romaines et fidèles à Cingétorix, rejoindre César, Indutiomaros, craignant d'être abandonné de tous, envoya des députés à ce dernier. Il prétendit que s'il n'était pas venu voir César, c'était pour mieux maintenir l'ordre parmi son peuple, craignant que ce dernier, privé de tous ses nobles, ne se laisse entraîner à des actions irréfléchies. Il affirma que les citoyens obéissaient et, si César était d'accord, il viendrait dans son camp pour placer sa personne et sa cité sous sa protection.