Le Grand Cyrus, première partie Faible, Cyrus laissa en arrière son ennemi impuissant, n’étant pas en mesure de lui apporter une satisfaction à sa vengeance.Il quitta la maison où il s'était trouvé, son regard fixé sur la mer, espérant y trouver un indice de sa Princesse. Il marcha silencieusement le long du rivage, avec Chrisante et Feraulas. Il ordonna même aux pêcheurs qu'il avait laissé à proximité de continuer leur recherche le long des rochers. La tristesse qui envahissait Cyrus était telle que ni Chrisante ni Feraulas n'osaient lui adresser la parole. Il marchait sans vraiment percevoir leur présence, contemplait le rivage avec une attention obsessionnelle, persuadé de pouvoir y trouver le corps de sa chère Princesse. Son désespoir le poussait à courir à chaque vague qui se brisait sur la plage, ne laissant derrière lui qu'une douleur plus intense. Après une longue marche sans résultats, Cyrus se positionna sur un rocher qui s'avance dans la mer, espérant que les vagues lui restituent ce qu'elles avaient pris. Il demanda une fois de plus à ceux qui l'accompagnaient de continuer leurs recherches. Seuls Chrisante et Feraulas restèrent à ses côtés, ils ne le laisseraient pas seul malgré les paroles amères de Cyrus. C'est à cet endroit, face à la mer, que le pauvre amant laissa libre cours à ses pensées les plus sombres. "Ne suis-je pas le plus malheureux des hommes ?" se demanda-t-il. "Y a-t-il un supplice plus terrifiant que celui que je suis forcé de subir à cause de la cruauté de mon destin ?" Il s'écriait, regardant vers la ville détruite au loin, accusant les flammes destructrices d'être à l'origine de la disparition de sa Princesse. Pourtant, se désolait-il, c'est la mer qui lui a arraché sa bien-aimée. Dans son désespoir, Cyrus vit une faible lueur d'espoir quand Chrisante et Feraulas lui suggérèrent que peut-être la Princesse avait survécu, tout comme l'avait fait Mazare. Mais cette lueur faisait en réalité plus de mal que de bien, car elle prolongeait la souffrance de Cyrus qui n'osait espérer la retrouver. "Si je n'avais pas cet espoir, mes amis, je serais déjà parti, suivant la voie de l'illustre Mandane. Ce n'est que grâce à cet espoir que je continue à vivre. Étonnant, n'est-ce pas, comment l'espoir, si faible qu'il soit, fait plus de mal que de bien quand il s'agit d'amour.", conclut-il, les yeux remplis de larmes.