Artamene, touché par la profonde détresse des sinistrés, se mobilisait pour leur porter secours. Cependant, son arrivée n’était plus secrète ; le bruit de sa venue avait précédé son passage. Aribée, gouverneur de Sinope, faisait tout son possible pour empêcher que l'incendie ne se propage à la tour. Il employait la majeure partie des forces restantes de la ville à ce combat. Mais quand il apprit l'arrivée d'Artamene, une profonde anxiété l'envahit, et un dilemme s’installa. Devait-il aller combattre ou poursuivre la lutte contre les flammes ? Il réfléchit : Que servira la victoire au roi d'Assyrie s'il venait à être vaincu par les flammes ? Mais que m'apportera d'éteindre l'incendie si je suis capturé par Artamene ? Moi, son plus grand ennemi, qui a trahi le roi, contribué à l'enlèvement de la princesse et incité à la révolte. Aribée réalisa qu'il fallait lutter contre Artamene, l'effroi du roi d'Assyrie et se concentrer sur sa survie. Il ordonna donc aux pompiers de se munir d'armes et de se préparer à défendre la cité. Après avoir traversé une partie de la ville incendiée et longé le port, Artamene fut surpris de constater l’arrêt des efforts pour éteindre l'incendie et l’avancée d’Aribée pour le combattre. Il insista pour que ses hommes participent à la lutte contre le feu tout en se préparant à affronter ceux qui souhaitaient le combattre. Surprise de taille, Artamene aperçut le roi d'Assyrie au sommet de la tour, un air désespéré sur le visage, comme s'il hésitait entre se jeter dans les flammes ou dans la mer. Ce spectacle renforça la conviction d'Artamene que sa bien-aimée était toujours en vie. Il redoubla donc d'efforts pour éteindre l'incendie et avança déterminé vers ses ennemis. A l’approche d’Aribée, Artamene lui lança : "Je ne suis pas venu aujourd'hui pour te combattre, ni pour te punir. Ton pardon ne tient qu'à toi, si tu déposes les armes et m'aides à sauver notre princesse". Mais Aribée, convaincu de la grandeur de son crime, préféra attaquer plutôt que de répondre. De fait, un combat s’engagea, intensif et dangereux, au milieu des flammes et des ruines. Artamene, aidé de ses compagnons, continuait d'encourager l'extinction du feu tout en repoussant les offensives ennemies. Se battant avec l'espoir de retrouver sa bien-aimée, Artamene accomplissait des exploits remarquables. Après avoir vaincu de nombreux opposants et blessé Aribée à plusieurs reprises, il envisageait déjà sa reddition. Malheureusement, une maison enflammée s’effondra si près d'eux qu'Aribée fut enseveli sous ses décombres. On le crut mort, victime de la foudre et des flammes, payant ainsi son crime de rébellion. Artamene, non blessé par son ennemi, fut toutefois entouré des flammes et de fumée. Il leva son bouclier pour se protéger, continuant son combat contre tous les obstacles.